Bénin : Le chemin de croix des malades mentaux
Publié le 18 juillet 2010 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Dans la société béninoise, la «folie» est généralement considérée, non comme une maladie, mais bien comme une possession démoniaque ou une agression magico-sorcière. Dans les familles tout comme dans la rue, les malades mentaux sont rejetés, maltraités, obligés souvent d'avoir recours à la violence pour se faire accepter et «gagner» leur pitance. Ce qui renforce le divorce social. L’Etat ne fait rien pour inverser durablement cette tendance lourde. La santé mentale occupe une place subsidiaire dans les préoccupations nationales. Le seul hôpital psychiatrique de référence basé à Cotonou est démuni et ne doit sa survie qu’aux bonnes volontés et à l’engagement de ses responsables et du personnel. Grâce à la mobilisation d’acteurs privés, la perception sur les malades commence à changer, l’accès aux soins augmente mais la route est encore longue. En l’absence de soutien dans les familles, les malades qui arrivent à toucher le bout du tunnel rechutent… Des centres privés à caractère social comme celui d’Avrankou (sud-est du Bénin) font cependant des expériences édifiantes de prise en charge et de traitement…
Pour rendre compte des difficultés de prise en charge de la maladie mentale au Bénin, nous publions dès aujourd’hui une série de quatre articles sur : le dénuement de l’hôpital psychiatrique dans le pays, comment certains patients font face à la maladie, un exemple de prise en charge dans un hospice privé et le portrait d’un homme engagé à améliorer la perception collective des ‘fous’. Mais avant la publication de ces papiers, l’auteur livre ici son état d’âme et les conditions de réalisation de son enquête. Une sorte d’éditorial qu’il intitule : «De l’autre côté de la raison».