Le sujet de En Italie, il n'y a que des vrais hommes, le confinement des homosexuels sur l’île de San Domino des Tremiti dans les années 30 et 40 m’intéressait énormément. Je ne savais rien du sort de ces hommes qui, d’après Mussolini, n’existaient pas. Je cherchais ma petite leçon d’histoire.
Couverture magnifique, vous en conviendrez, qui laisse espérer de grandes et belles choses.
Première déception: la mauvaise qualité du papier.
Je passe outre, la préface est passionnante et donne un contexte à la fiction qui va suivre.
Deuxième (grosse) déception: l’inélégance des dessins.
Je m’attendais à un style plus moderne, plus travaillé, à des vignettes plus en rapport avec le graphisme de la couverture. Les couleurs, noir, blanc et ocre, tournent au final un peu au caca d’oie.
Troisième déception: léger sentiment de frustration.
L’histoire de Ninella, le tailleur de Salerne, est raconté grâce à des flashbacks et aux questions de deux journalistes préparant un documentaire. On apprend les conditions de son arrestation, de son procès et de son internement pendant cinq ans dans un souci de sauvegarde des bonnes mœurs et de l’intégrité de la race.
Un témoignage qui selon moi valait mieux qu’une BD (quoique Joe Sacco ou Art Spiegelman en auraient sans doute fait un chef-d’œuvre) et je suis donc restée un peu sur ma faim.
L’interview de Giuseppe B. en clôture de l’album n’a fait que confirmer que cet épisode lamentable de l’histoire italienne méritait d’être porté par un roman, véhicule avec lequel les auteurs auraient pu étoffer le récit et leurs personnages. J’aurais tout simplement aimé en savoir davantage sur le quotidien des prisonniers, leurs sentiments (et ceux de leurs gardiens) et leur retour en 1943.
Repéré chez In Cold Blog qui conseille d’autres lectures sur ce thème.
La note de L'Ogresse: