Le début du texte dit "Alors qu’il (Jésus) était en route avec ses disciples", et l'on sait que ce long voyage est l'occasion pour lui de donner de nombreuses consignes à ses disciples.
Entre autres, il leur a recommandé d'accepter l'hospitalité (Luc 9, 4 et 10, 5-9).
C'est exactement ce qu'il fait lui-même en acceptant avec gratitude l'hospitalité de Marthe.
Ce récit suit immédiatement la parabole du Bon Samaritain.
Il n'y a certainement pas contradiction entre les deux, et le texte n’est pas une critique de Marthe, l'active, par rapport à Marie, la contemplative.
Le centre d'intérêt est plutôt la relation des disciples avec Jésus.
Ici, l’Enseigneur veut leur faire comprendre ce qui est "la meilleure part", c'est-à-dire l'attitude la plus essentielle qui doit être celle des disciples.
On ne peut pas dire que l'une est active, l'autre passive, toutes les deux s'occupent de lui.
Dans la première partie du récit, Jésus parle.
Rien n’est dit sur le contenu de son discours. On sait seulement que Marie, dans l'attitude du disciple qui se laisse instruire, l’écoute attentivement.
Pendant ce temps, on voit Marthe "accaparée par les multiples occupations du service".
Marthe remarque "Seigneur, cela ne te fait rien? Ma soeur me laisse seule à faire le service. Dis-lui donc de m'aider".
Jésus dit alors "Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour bien des choses".
Jésus ne reproche certainement pas à Marthe son ardeur à bien le recevoir, à préparer un bon repas.
C'est le comportement inquiet de Marthe qui inspire à Jésus une mise au point.
En réalité, à travers Marthe et Marie, il donne une recommandation à chacun de ses disciples.
"Une seule chose est nécessaire" ne veut pas dire qu'il ne faut pas négliger l'essentiel.
C’est une leçon que Jésus reprendra plus longuement, "Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. Car la vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement.
Ailleurs, il mettra en garde ses disciples contre les soucis de la vie qui risquent d'alourdir les cœurs, "Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que vos coeurs ne s'alourdissent dans l'ivresse, les beuveries et les soucis de la vie" (Luc 21, 34).
Ceux-ci risquent également d’empêcher d'écouter la Parole.
Marthe doit penser à cela.
Et il ne faut jamais oublier que "L'homme ne vit pas seulement de pain, mais qu'il vit de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur" (Debarîm (Deutéronome) 8, 3).
Il ne faut jamais oublier que c'est toujours D.ieu qui comble et non l'inverse.