Ces horaires ne permettant pas de voir le jour, certains ont recours à la luminothérapie, mais cela n’empêche pas la prise de médicaments pour tenir le coup, ni le stress généré par cette situation pesante, qui engendre souvent un sentiment d’isolement, comme pour Karen : « J'ai l'impression de ne plus rien faire, je ferme mes volets à 8h30 le matin mais j'ai l'impression de gâcher mes journées à dormir même si c'est nécessaire. (...) Je ne fais plus de photos, je ne vois plus personne, je dors et je vais au boulot... Et les jours de repos je suis trop naze pour faire quoi que ce soit... »
Ce qui inquiète François Edouard, qui a piloté le rapport du CESE, c’est que ce phénomène de société, qui s’accentue d’année en année, n’est pas perçu comme un risque : « Les salariés d'une entreprise de produits dangereux ont conscience des risques auxquels ils s'exposent. Ce n'est pas le cas des travailleurs de nuit ». En 2008, 3,6 millions de personnes travaillent de nuit, alors qu’on en dénombrait que 2,5 millions en 1991. Et aujourd'hui, près d'un employé sur cinq travaille entre 21h et 6h. Que ce soit pour augmenter son salaire (les majorations peuvent grimper jusqu'à 30%) ou pour profiter de ses enfants, le nombre de noctambules ne cesse d'augmenter depuis les années 90.
Une étude plus poussée sur l’impact du travail de nuit sur la santé des salariés devrait donc être réalisée par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire née de la fusion de l'Afsset et de l'Afssa) dans les mois qui viennent.
Pour aller plus loin : Article source ici + Législation du travail de nuit là + Risques associés au travail de nuit ici, ici et là + Le travail de nuit et ses droits là + Rapport.