En France, les dispositions de réduction des risques liés à la consommation de drogue sont essentiellement basées sur la mise à disposition de matériel stérile, la prescription de traitements de substitution aux opiacés, le dépistage de l’infection par le VIH et les traitements anti-rétroviraux. Ces dispositions ont été prises, comme dans beaucoup de pays européens, après la mise en évidence chez les usagers de drogue d’une proportion élevée de contaminations par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) dès les années 1985, puis par le virus de l’hépatite C dans les années 1990. Cette thématique a été inscrite dans la loi de santé publique d’août 2004, puis dans différents plans gouvernementaux. Si cette politique a permis «de réduire drastiquement l'incidence de l'infection par le VIH et le nombre de décès liés à l'usage de drogues», 60% des usagers souffrent encore d'hépatite C et les pratiques évoluent.
C’est pourquoi la Ministre de la santé et des sports a demandé à l’Inserm de réaliser une expertise multidisciplinaire, afin de contribuer à l’amélioration de ces outils de réduction de risques, liés à l’usage de drogue et les modes d’intervention nécessaires.
Qu’est-ce que l’expertise collective de l’Inserm ?
L’expertise collective est une mission de l’Inserm depuis 1994. Une soixantaine d’expertises collectives ont été réalisées dans de nombreux domaines de la santé. L’Expertise collective Inserm apporte un éclairage scientifique sur un sujet donné dans le domaine de la santé à partir de l’analyse critique et de la synthèse de la littérature scientifique internationale. Elle est réalisée à la demande d’institutions souhaitant disposer des données récentes issues de la recherche, utiles à leurs processus décisionnels en matière de politique publique. L’expertise doit être considérée comme une étape initiale nécessaire pour aboutir, à terme, aux prises de décision. Pour répondre à la question posée, l'Inserm réunit un groupe pluridisciplinaire d'experts reconnus composé de scientifiques et de médecins. Ces experts rassemblent, analysent les publications scientifiques et en font une synthèse. Des «lignes fortes» sont dégagées et des recommandations parfois élaborées. Les conclusions apportées par les travaux d’expertise collective contribuent au débat des professionnels concernés et au débat de société.
Quelles en ont été les conclusions ?
Cette expertise a aboutit à l’idée de ne pas se limiter au seul accès au matériel stérile, mais d’inscrire cette politique de réduction des risques dans un cadre plus global «de réduction des inégalités sociales de santé». Cette politique plus exhaustive devrait passer par un renforcement «de la cohérence des différentes politiques publiques sanitaire, sociale et pénale» et par une approche globale « intégrant les spécificités individuelles et l'évolution des modes de consommation».
Pour aller plus loin : Article source là + Les expertises collectives de l'INSERM ici + Communique_de_Presse.