Le F.R.R.O on le déteste mais à la fin on finit presque par l’aimer. Le regretter même.
Carnet
Déjà plus d’un mois après ma première visite au bureau d’enregistrement à Bangalore (Infantry Road) après quelques batailles à Delhi (cf Episode1, Episode 2). Me voilà hier près à combattre chaque secondes avec l’administration du Karnataka. Un challenge de plus car d’un F.R.R.O à l’autre les règles de jeu changent un peu. Oui j’ai fini par prendre le truc à la rigolade, et il n’y a qu’à s’assoir dans un coin du bureau et observer les scènes de vie pour en être persuadé. Le F.R.R.O. est une pièce de théâtre avec pour objet principal le fonctionnaire Indien. Les fous rires intérieurs sont fréquents tant tout cela vous dépasse.
C’est donc armé de courage que je me suis présenté devant le « vieux grincheux » (tu te souviens il y a le même à Delhi) qui donne ton ticket numéroté comme au rayon charcuterie de ton supermarché préféré. Mais avant de te donner le précieux sésame, il s’assure que tu n’aies rien oublié. Pour mon cas personnel, quelques photocopies de mon carnet manquent à l’appel et l’attestation de ma boîte n’est pas originale. Pour ne rien oublié ma boîte n’a pas de bureau locaux, oui je travaille chez un partenaire…Ça commence pas très bien à vrai dire.
Mes précédentes mésaventures me donnent maintenant un bagou non négligeable face à ce type d’individu. Deux, trois embrouilles plus tard et force de le faire chier plus que lui ne me fait chier, j’ai enfin mon numéro de passage. J’en profite pour aller faire les quelques photocopies qu’il me manque. Et de m’embrouiller avec ces Indiens qui n’ont décidément aucun respect pour les autres et vous double sans aucune gêne, mais trop cela en est trop!
JG: Hey what are you doing?
Pas de réponse. Tape sur l’épaule.
JG: Hey, I’m talking to you. What are you doing?
Joe l’embrouille: I’m waiting to make « Xerox »
JG: Yeah, Everybody is there for the same thing! So go back to the queue! Do you have any kind of respect for the others standing since 20 minutes?
Allemand (devant moi): What do you think? This is India, tomorow they will have forgotten!
Une heure et demi plus tard voilà enfin mon tour. Re-check des documents par un autre fonctionnaire, le pon-pon il manque encore un document. Un contrat de travail. Mon « Indian bagou » refait son apparition.
JG: I don’t havecontract, you know it’s a program between France and India. So I don’t have such a document.
Fonctionnaire: Ah it’s a program! Ok ok!
Oui Oui fais semblant de connaitre va. Je me transforme doucement en Joe l’embrouille.
Fonctionnaire: Ok take this and go to counter four.
Le dépôt de mon dossier se fait sans encombre. Petit papier en main il me faudra revenir entre 16h30 et 17h30. Bizarre à Delhi tu batailles mais quand tu sors tu as ton carnet. Ici deux phases, les dépôts et les retraits. Dans l’idée c’est pas mal enfin dans l’idée.
Deux trente plus tard me voila de retour après quelques balades et un petit restaurant très sympa et pas cher juste en face du F.R.R.O. L’ Open Dosa et une eau minérale pour 65 Rps qui dit mieux.
Open Dosa
Cette fois-ci la beauté de ce bordel prend enfin forme. Car cette fois-ci aucun ticket pour le retrait et des « tas » de gens se forment en face de l’entrée de la salle de retrait. Les personnes responsables sont dépassés. Devant la motivation des gens à se faufiler pour entrer et récupérer leur papiers, tant mérités. Certains se prennent quelques coups de tatanes au passages! Hilarant. Je laisse passer tranquillement l’orage attendant sagement que toute cette cohue se termine. Certains laissent exploser leur joie à la sortie de la salle. Quoi t’as eut ton Bac? Non je viens juste de m’enregistrer! Super!
Compteur 4, je tends mon petit bout de papier. En signe un autre et récupère mon carnet. Je l’ouvre et laisse exploser ma joie. Wouhou! Bref mais tellement important. Un coup de fil plus tard, un apéro se prépare pour célébrer la bonne nouvelle. Je viens juste d’en finir pour l’enregistrement. Ma plus grand fierté et d’avoir toujours tout fait sans aucune aide extérieure. Mais force de détermination on s’en sort toujours.
Transfer Stamp
Mais ne nous réjouissons pas trop vite car avant de quitter l’Inde il faudra se « des’senregistrer ». Pouet pouet pouet! En attendant « let’s celebrate »!
Venga venga!
Jean-Guillaume