LAISSEZ LE PASSAGE LIBRE
Du 24 juillet au 1er août
Barnave Drôme - France
Voici un nouveau festival comme je les aime, avec des propositions artistiques originales, ancrées dans un paysage avec lequel elles font corps, ou qu'elles viennent transformer, chambouler, en l'occurrence celui d'un plateau dromois, face au massif du Vercors.
On y trouve des installations sonores, des textes en marche, de la danse, des expositions... le tout orchestré par le duo d'artistes Julien Clauss et Lynn Pook, très connus dans le milieu des arts sonores pour leurs installations et spectacles audio-tactiles, notamment "Pause" et "Stimuline".
Détailler l'ensemble du programme serait ici chose compliquée, néanmoins on peut relever certains axes, certains points forts, tellle une volonté de s'approprier le territoire par différents modes de marches, ou de déplacements, d'où le titre de cette manifestation. Ces approches mouvementées sont parfois anachroniques, voire peuvent jugées habituellement comme des actions nuisibles ou en tout cas hostiles, tel le concert de quad dans un vignoble !
On y trouve également des concerts rando bivouacs, des textes ambulés, jolie expression qui donne envie d'aller
y écouter de près, des conférences en milieu hostile avec attelage (sic), des concerts pour ordinateurs pliants, des soirées d'écoute de satellites météo, une
installation/concert de 24 heures à 1100 mètre d'altitude, par 3 musiciens qui se relaieront pour "... former et déformer un paysage cinétique à l'échelle 1..."
Le village de Barnave (Drôme)
Cette dernière manifestation/performance se mérite toutefois, car le programme nous prévient qu'il faut prévoir 3 heures de marche d'approche, de bonnes chaussures et une petite laine pour se protéger des fraîcheurs montagnardes, mais gageons que l'expérience doit en valoir le déplacement, si physique fût-il.
Bref, le marcheur audio-visiteur trouvera là de quoi à se rafraîchir l'oreille dans cette belle Drôme adossée aux contreforts du Vercors.
C'est entre autre sur ce genre de propositions, en apparence assez atyiques et qui, dans leurs thématiques mais aussi dans la façon de les présenter, de les décrire, que ce festival (mais en est-il vraiment un ?) se démarquent de nombreuses programmations plus sages et classiques. Et c'est sans doute la raison qui donnerait à Des arts Sonnants l'envie promener ses oreilles et ses yeux, voire ses micros.
Entre environnements quotidiens et espaces chamboulés par le mouvement, l'écoute, l'écriture, la représentation
visuelle, ces rencontres d'arts en marches s'annoncent d'ores et déjà prometteuses. En effet, à lire le programme, on découvre des choix décalés et a priori audacieux, qui se distinguent dans un
panel de festivals estivals ayant souvent tendance à ronronner pour éviter de prendre le public à rebrousse-poil et ainsi ne pas prendre trop de risques.