C’est un jeu dont j’ai souvent entendu les résultats dans l’émission « Les Papous dans la tête » (France Culture, dimanche vers midi).
L’à peu près consiste, à partir d’une phrase donnée, à écrire une autre phrase où l'on reconnaît les sonorités de la première mais pas forcément le sens, une phrase donc qui est à peu près la première.
Par exemple : « Vous habitez chez vos parents ? » peut devenir « Vous marinez chez vos harengs ? ». Il y a bien sûr plus d’un « à peu près » pour une phrase. Ainsi, on aurait pu trouver « Vous fabriquez des beaux draps blancs. » ou encore « Vous abritez ces veaux par rangs. » Il y a sans doute encore des possibilités. Le principe est que les deux phrases sont, à les entendre, très proches.
Une fois ces phrases trouvées, vous écrivez un texte qui commence par l’une d’elles et se termine par l’autre.
Exemple :
Vous habitez chez vos parents ? Cette phrase de dragueur inexpérimenté, combien de fois l’ai-je entendue ? Je l’ai trouvée stupide jusqu’à ce jour où, dans l’émission de téléréalité, « L’amour est dans le pré », Huguette, arrivant pour la première fois dans la ferme de Jean-Jacques, éleveur en Normandie, lui dit, visitant l’étable où se pressaient l’un derrière l’autre les derniers nés du troupeau, « Bizarre, cette façon d’aligner les animaux. » Jean-Jacques ne comprenant pas tout de suite ce qu’elle voulait dire, elle lui demanda : « Vous abritez ces veaux par rangs ? »
Je vous propose trois phrases (après le succès de Paul le poulpe, j'ai choisi des phrases d'autres Paul). Vous en choisissez une à partir de laquelle vous construirez vos « à peu près », puis vos textes.
Première proposition, extraite d'un poème de Paul Eluard : « Après des années de sagesse »
Deuxième proposition, d’un poème fameux de Paul Fort : « Cours-y vite il va filer »
Troisième proposition, de Paul Verlaine : « De la musique avant toute chose »
A vous !