Posté par lediazec le 17 juillet 2010
- Quoi ?
- Le bonheur. Il rôde.
Médée, extraordinaire Médée ! Formidable Jean Anouilh !
C'est depuis le Japon que François Fillon a confirmé ce que tout le monde sait depuis un moment, mais que le gouvernement tait par excès de pudeur : François Fillon assume le terme de rigueur et les soubresauts corrélatifs, avec le courage de celui qui a une idée derrière la tête. Nous aussi, nous avons une vue panoramique des visées gouvernementales et une idée précise sur les grandes et les petites manœuvres.
Jusqu'à ce vendredi, celui qui avait déclaré, peu après sa prise de fonction, que la France était en faillite, ce qui, à l'époque, lui avait attiré les foudres du président, enfonce le clou, loin de l'hexagone, devant une assemblée d'hommes d'affaires japonais, à Tokyo précisément. En évoquant la rigueur comme une donnée désormais acquise, monsieur Fillon fait évoluer le gouvernement dans le sens de la prise de tête. En ce qui le concerne, il a, comme on dit, la conscience tranquille.
Je ne sais pas si cette déclaration fait partie d'une stratégie de la diversion, pratique assez courante en Sarkozie, détournant l'attention de l'opinion sur des affaires autrement plus épineuses, mais cela risque de filer la migraine au grand chef, lui qui fait le funambule pour éviter de parler de rigueur, terme qu'il juge négatif pour son image et pour son oeuvre. Dans le contexte actuel mieux vaut donner dans le divertissement à outrance.
Un provocateur, ce Fillon ! Non seulement il lâche le mot qu'il ne fallait pas, mais en plus il le considère comme une vertu. Un comble !
Pas plus tard que lundi dernier, sur France-2, Nicolas Sarkozy balayait le terme de rigueur d'un revers, préférant s'attarder sur le mot 'rigoureux'. Ça change tout. Il y a comme du frittage de gueule en perspective entre le président et son Premier ministre. A trop vouloir occulter l'homme et sa fonction, on risque le retour de bâton. On sait ce qu'un homme frustré peut ruminer comme coups bas. Un qui n'a aucun problème de vocabulaire, c'est Eric Woerth. Quand on lui demande ce qu'il pense du mot rigueur, il se montre très… sibyllin. Il a sa propre définition, plus absconse, mais bien plus porteuse. Il évoque 'une récession technique'. Fortiche, non ?
En revanche, un qui n'est pas fortiche c'est le malheureux secrétaire d'État Laurent Wauquiez. Chercherait-il à être démis ? A moins que, voyant le mal venir… Nooon ! Voilà qu'il aurait menti à l'Express.fr, à propos de banquiers qu'il a rencontré à Londres et de dons qu'il aurait collectés en faveur de son minuscule parti - encore un ! - qui porte pour nom Nouvel oxygène.
Avouez que la chose ne manque pas d'air. Mais qu'ont-ils tous à créer des partis politiques, comme on ouvre des boites mails sur le net ?
Bref, la polémique fait rage entre les partisans d'une version et ceux qui en ont une autre.
On annonce un week-end rouge sur les routes de France et dans les allées du pouvoir.