LA CHANSON N’EST PAS UN ART MINEUR
Voici de très courts extraits de plus de 30 chansons connues
Ce florilège cherche à prouver que la chanson n’est pas un art mineur, comme l’avait affirmé, sans doute un peu trop vite, le grand Serge Gainsbourg.
Notre propos, ici, n’est pas de négliger les voix, les musiques, etc. Mais simplement d'extraire quelques beaux vers pour les mettre en valeur.
1926 : Dans « Parlez-moi d’amour » (grand prix du disque en 1931), on relève :
« Il est si doux
Mon cher trésor, d’être un peu fou
La vie est parfois trop amère. »
1914 : « La caissière du Grand Café »
« C’est curieux comme les amoureux
On s’comprend rien qu’avec les yeux. »
1920 : « Mon homme »
« Et j’dis qu’il faut qu’on pardonne
Quand une femme se donne
A l’homm’ qu’elle a dans la peau. »
1923 : Sacha Guitry écrit : « J’ai deux amants »
« Mon Dieu ! Que les hommes sont bêtes !
On les f’rait marcher sur la tête
Facilement, je crois. »
1923 : « La Garonne », écrite sous Napoléon III, contient ce vers (prémonitoire,)
« Elle aurait dégelé le pôle. »
1935 : « Quand un vicomte… » (Paroles de Jean Nohain)
« Qu’est-ce qui compte en fin de compte
C’qui compt’ surtout c’est nous. »
1936 : « tel qu’il est, il me plait » (Chantée par Fréhel)
« Le boulot pour lui, c’est la chose
La plus sacrée, il n’y touche pas. »
1947 : « Clopin-clopan » (Pierre Dudan)
« De temps en temps le cœur chancelle
Y a des souvenirs qui s’amoncellent. »
1947 : « Barbara » (Jacques Prévert)
« Je dis tu à tous ceux que j’aime
Même si je ne les ai vu qu’une seule fois. »
1951 : Moi, mes souliers » (Félix Leclerc)
« Au paradis, parait-il, mes amis
C’est pas la place pour les souliers vernis.
Dépêchez-vous de salir vos souliers
Si vous voulez être pardonnés. »
1952 : « La conscience » paroles et musique de Stéphane Golmann.
« ……………
Dans la pièce sur la table n’attend plus
La bouteille que la conscience a bue. »
1953 : Tout ça parc’ qu’au bois d’ Chaville » (Odette Laure en a fait un succès)
« Par contr’ si t’en balances
Tu s’ras respecté
Et selon toute évidence
Tu s’ras député. »
1955 : Coup de chapeau à Boris Vian : « J’suis snob »
« J’ai un ulcère
C’est moins banal et plus cher
……………
Et quand je serai mort
J’veux un suaire de chez Dior. »
1954 : « Un jour, tu verras » (association de Georges Van Parys et de Mouloudji. »
« Puis nous arriverons sur une plaque grise
Où les pavés seront doux à nos âmes grises. »
1962 : « Tous les garçons et les filles » (Immense succès de Françoise Hardy)
« Et la main dans la main,
Ils s’en vont amoureux
Sans peur du lendemain. »
1962 « Et maintenant » (Gilbert Bécaud)
« Tu m’as laissé
La terre entière
Mais la terre
Sans toi, c’est petit. »
1964 : de Barbara, talent, diamant à l’état pur « Nantes » qui évoque la mort de son père
« Faites vite, il y a peu d’espoir
Il a demandé à vous voir.
…………….
Mais il ne m’a jamais revue
Il avait déjà disparu
………………
Il voulait avant de mourir
Se réchauffer à mon sourie. »
1965 : « Le ciel, le soleil et la mer » Avec cette chanson, François Deguelt a formé des milliers de couples.
« Quelque part en septembre
Nous nous retrouverons
Et le soir dans ta chambre
Nous le rechanterons
Malgré le vent d’automne
Et les pluies monotones. »
1953 : Eddie Constantine interprète « Ah ! Les femmes… »
« On a beau chanter
Que les femmes dans la vie
Viennent tout compliquer,
C’est curieux, mais à chaqu’fois on l’oublie. »
1954 : Brassens compose « Chanson pour l’Auvergnat ». Désormais, il ne sera plus considéré comme un immonde.
« Toi l’hôtesse quand tu mourras
Quand le croq’mort t’emportera
Qu’il te conduise à travers ciel
Au père éternel. »
1956 « Quand les hommes vivront d’amour » Paroles et musique du canadien Raymond Lévesque, chanson superbement interprétée par Félix Leclerc et aussi par Gilles Vignaud.
« Quand les hommes vivront d’amour
Il n’y aura plus de misère
Et commenceront les beaux jours
Mais nous, nous seront morts mon frère. »
1957 : Patachou découvre Guy Béart grâce à son : « Bal chez Temporel »
« Si tu reviens jamais danser
Chez Temporel un jour ou l’autre
Pense aux bonheurs qui sont passés
Là simplement comme le nôtre. »
1955 : « Le déserteur » de et par Boris Vian. (Début de la guerre d’Algérie.)
« Je ne suis pas sur terre
Pour tuer de pauvres gens
…………….
Refusez d’obéir
Refusez de la faire
N’allez pas à la guerre. »
1961 : « Non, je ne regrette rien », un des derniers succès d’Edith Piaf, musique de Charles Dumont, paroles de Michel Vaucaire.
« Balayés les amours,
Avec leurs trémolos,
Balayés pour toujours
Je repars à zéro.
…………….
Car ma vie,
Car mes joies,
Aujourd’hui,
Ça commence avec toi ! »
1962 : « Ne me quitte pas. », sans doute, une des plus belles chansons de Jacques Brel.
« Je ferai un domaine
Où l’amour sera roi
……………….
Je me cacherai là
A te regarder
Danser et sourire. »
1967 : Juliette Gréco a 20 ans de carrière quand elle lance : « Déshabillez-moi »
« Conduisez-vous en homme
Soyez l’homme
Agissez.
…Déshabillez-moi
Et vous
Déshabillez-vous.
1967 : Claude Nougaro (paroles et musique) chante« Toulouse », sa ville natale. Son père a été premier baryton à l’Opéra de Paris.
« J’entends encore l’écho de la voix de papa.
C’était en ce temps-là mon seul chanteur de blues. »
1970 : « L’aigle noir » (paroles et musique de Barbara)
« Retournons au pays d’autrefois,
Comme avant, dans mes rêves d’enfant
Pour cueillir en tremblant
Des étoiles, des étoiles. »
1971 : « Avec le temps » (paroles et musique de Léo Ferré)
« Et l’on se sent glacé dans un lit de hasard
Et l’on se sent tout seul peut-être mais peinard. »
1968 : « Quand la mer monte. » (paroles et musique de Jean-Claude Darnal.)
« Quand ell’ descend
Je l’attends
A marée basse
Elle est partie, hélas
A marée haute
Avec un autre. »
1972 : Michel Delpech écrit et chante « Que Marianne était jolie »
« Marianne a cinq enfants,
Quatre fils qu’elle a perdus
Le cinquième à présent
Qu’elle ne reconnait plus. »
1974 Sur une musique de Jean Ferrat, Daniel Guichard chante « Mon vieux »
« Mais quand on a juste quinze ans
On n’a pas le cœur assez grand
Pour y loger
Tout’ ces chos’-là
Tu vois. »
1977 : paroles et musique de Philippe Chatel« J’t’aime bien Lili »
« Mais j’ai du mal à vivre cette vie,
Entre le silence et l’oubli
J’attends mon paradis. »
1981 : « Il est libre Max » Paroles et musique d’Hervé Cristiani
« Qu’est-ce qu’y s’racontent, c’est ça
Qu’il faudrait savoir
Pour avoir, comme lui autant
D’amour dans l’regard. »
A suivre ??