TOY STORY 3
De Lee Unkrich
Avec les voix de Tom Hanks, Tim Allen et Michael Keaton
Mon avis : ««««
Par où puis-je commencer ? Peut-être en confessant que depuis 1995, année de sortie du premier volet des aventures de ces jouets cultes, je suis un fan irréductible de Woody, Buzz et leur charmante compagnie. Avec le premier "Toy Story", Pixar est entré dans la lumière et s’est très vite muée en une époustouflante machine à fabriquer du rêve. Aujourd’hui, plus de dix ans après les prémices de la saga, les génies du studio d’animation ont décidé de rappeler les Toys pour que la boucle soit bouclée. Et de quelle manière ! L’intrigue de ce troisième opus se révèle d’une grande finesse et d’une logique évidente. En effet, que se passe-t-il quand les jouets ayant peuplé et enjolivé notre enfance nous voient fermer valise et mettre un pied sur le sentier de l’âge adulte ? Eh bien, ils dépriment. C’est le cas de nos amis pelucheux qui doivent faire face à une terrible réalité. Andy, leur propriétaire, a grandi plus vite que prévu. L’université lui tend les bras et Woody et sa bande ne peuvent que songer à leur destinée. Grenier ? Poubelle ? Décharge publique ? Quelle sera leur sort ?... La crèche ! La smalah atterrit cahin caha dans une crèche à l’apparence chaleureuse et chatoyante regorgeant malheureusement d’enfants sauvages. Survoltés, les mioches baveux s’en prennent aux jouets de façon sordide et leur font vivre le martyre, allant jusqu’à ankyloser leurs pauvres membres. Pire encore... Il est encore plus facile de s’évader de la prison turque de "Midnight Express" que de cet établissement. Voilà, c’était grosso modo le pitch de "Toy Story 3". Réalisé par Lee Unkrich, un habitué de la maison Pixar (monteur sur "1001 pattes", "Toy Story 1 et 2" et coréalisateur du "Monde de Nemo" ou "Monstres & Cie"), le film déploie ses prouesses avec une force tranquille, dynamité par un scénario maîtrisé et haletant. Sans temps mort, on se retrouve très vite embarqués dans une épopée palpitante ponctuée de situations rocambolesques qui tombent avec un timing étonnant. Inventive, d’une rare intelligence, "TS3" n’en demeure pas moins une œuvre baignée d’émotions et traversée de nostalgies. Comme je l’ai dit au début de ce billet, la boucle est bouclée et les yeux ne peuvent que s’embuer. Au-delà du simple film d’animation dont les enfants raffolent, "TS3" est avant tout une formidable réflexion sur ce satané temps qui passe, sur cette nostalgie qui nous serre la gorge quand se profilent à l’horizon les réminiscences de notre enfance et sur notre société qui consomme et jette, rendant tout interchangeable. Finalement, les jouets sont comme nous. Ils racontent notre histoire avec un rare brio. En plus d’être incontestablement le meilleur épisode de la trilogie, amis cinéphiles, soyez-en conscients, "TS3" est un grand film.