L’Europe essaie de s’extirper de la crise des finances publiques dans laquelle sont embourbés plusieurs pays, dont la Grèce, l’Espagne, le Portugal et les perspectives paraissent sombres. Et les États-Unis, malgré les signaux indicateurs plus encourageants, sont encore empêtrés dans un marasme économique à l’issue incertaine.
Cette fin de semaine, Le Monde nous apprenait que la Banque des règlements internationaux (BRI) était inquiète de la dette des investisseurs de l’immobilier non résidentiel. En effet, les nombreux emprunts contractés avant la crise financière arrivent à terme dans les prochains mois et on estime que plusieurs de ces emprunteurs seront en défaut de paiement. Le « mur de la dette », comme ils dénomment cette problématique, trouve son origine dans le crédit trop facile et la spéculation exacerbée, similairement à cette fameuse crise des subprimes qu’a connu le pays de l’Oncle Sam.
Et l’ampleur de ces crédits à risque a de quoi faire frémir. On les chiffre à 800 milliards de dollars pour les États-Unis et à 970 milliards d’euros pour l’Europe dans un marché immobilier qui s’est vu amputer de 30 à 50% de sa valeur. La moitié de tous ces prêts ne pourrait être remboursée à temps, encourant de la sorte l’obligation des banques à dénicher de 115 à 156 milliards d’euros pour 2010-2011, et ce seulement pour l’Europe – de quoi sonner le glas pour les institutions bancaires plus fragiles.
Donc, la deuxième vague de la crise financière viendra frapper une économie déjà amochée par la première.
Ces augures nébuleux n’annoncent rien de bon pour la stabilité économique mondiale. La Chine semble porter le fardeau de la relance, celle-là même qui a dû instaurer son propre plan de relance afin de maintenir sa croissance phénoménale. Mais, si ses principaux clients, les pays occidentaux, ne connaissent pas prochainement une reprise vigoureuse, même le « pays du milieu » devra conjuguer avec un contexte économique difficile.
En somme, la débâcle des marchés est la responsabilité de ceux qui en tirent les ficelles. Les banques et les diverses institutions financières ont dénoué à tout-va les cordons de leurs bourses afin de soutenir une croissance factice qui reposait sur la spéculation et en agrégeant les prêts consolidés dans des fonds de placement, elles ont contribué substantiellement à cette crise.
Êtes-vous préparé à faire face à cette nouvelle crise financière? Serait-ce le coup de grâce d’un système économique ayant perdu les pédales?
Texte publié sur Homo Politicus
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La deuxième crise financière