La fin d'une ère... le voyage d'Anke et Mélanie devient le voyage d'Anke d'un côté, le voyage de Mélanie de l'autre. Après quasiment 4 mois ensemble 24h sur 24 ou presque, ça fait drôle...
Nos chemins se sont séparés à Nha Trang, où Anke souhaitait se reposer encore plus longtemps avant de partir pour sa "meditation retreat" de 10 jours en Thaïlande (elle est pas bien, hein?!) où elle devrait apprendre à devenir encore plus bienveillante ("loving kindness" en est le thème).... La petite veinarde a encore 3 semaines de voyage, moi je n'en ai plus qu'une, mariage de Sandy oblige... Le seul avantage, c'est que je pourrai assister à la mégateuf du 14 juillet à l'institut... (oui je sais, j'ai du retard dans la publication de mes posts, ET ALORS?)
En attendant, faut que je rallie doucement Hanoi, d'où part mon avion retour dans une semaine (au moment où j'écris)...
Après 13h de bus de nuit, je suis arrivée à Hoi An, petite ville réputée pour son architecture et ses tailleurs. J'ai trouvé le trajet supportable, les autres passagers l'ont qualifié d'épouvantable... je ne dois pas avoir encore assez d'expérience en bus de nuit. J'étais tellement heureuse d'avoir une couchette relativement confortable (davantage que le "hard sleeper"du train pourtant plus cher et à peine plus rapide) et un peu d'air que je n'ai pas prêté attention à la conduite sportive du chauffeur: d'après les autres, on a frôlé l'accident à plusieurs reprises. Oups.
Le premier après-midi fut redoutable. J'ai découvert la ville en compagnie de mon bodyguard, un Australien rencontré à la sortie du bus. Il ne faut pas moins que ça pour repousser les assauts qui viennent de tous les côtés. Assauts uniquement féminins, détrompez-vous...
Sur le marché, toutes les femmes louaient ma beauté (et celle de mon fameux chapeau que j'ai eu à un euro environ en Thaïlande)... pour me vendre leurs robes, pensez-vous. Là non plus, il n'y a pas de quoi se sentir flattée: le pire des laiderons aurait droit au même traitement.
Mais attention, je n'ai pas eu droit qu'à des compliments... Tout dépend du bien ou du service à vendre. Je vous laisse deviner ce que m'a dit la pédicure qui me pourchassait dans les allées du marché pour me convaincre que j'avais absolument besoin de ses services: "your toes look terrible!"
Mais euuuuuh, je les ai faits hier, mes ongles de pied!!! Et puis je t'ai rien demandé, d'ailleurs!!
"Special price for you, it's happy hour (mais bien sûr), only one dollar!"
Toujours plus fort toujours plus haut: alors que je sirotais tranquillement mon papaya shake (dont on m'a très fortement suggéré l'achat, pour ne pas dire que je n'avais pas le choix), toujours sur le marché, une esthéticienne vient se taper la discute et pousse les hauts cris à la vue de mes jambes. Qui n'étaient pourtant couvertes que d'une petite barbe de 2 jours. Je reviendrai en décembre pour lui montrer mon pelage d'hiver, elle s'épouvantera pour quelque chose...
Tomorrow, maybe? Le seul moyen d'avoir la paix, c'est de céder... j'aimerais bien y retourner sur ce "old market", on s'y régale à peu de frais... mais vous n'aurez pas les détails maintenant, petits gourmands, je vous ferai saliver jusqu'au post spécial bouffe
Il n'y a pas qu'au marché qu'on se fait alpaguer sans interruption: dans la rue c'est pareil. Surtout, ne vous arrêtez pas ne serait que pour refaire votre lacet (OK mauvais exemple, tout lemonde est en tongs par cette chaleur). Vous pouvez être sûr qu'au moins 3 personnes (motorbike rider, tailor, restaurateur...) se rueront vers vous avec tous la même question: "What are you looking for?, lady"
I'm looking for LA PAIX mesdames et messieurs, LA PAAIIIIIIIX!!!
Moi qui avais peur de voyager seule... eh bien au contraire, je n'ai jamais eu autant de compagnie. Parfois c'est un peu trop, je veux juste être tranquille mais c'est très difficile. Une personne (en particulier de sexe féminin) seule se fait aborder plus facilement qu'un couple ou un groupe. En ville comme à l'hôtel. Comme je vous le disais plus haut, j'ai rencontré dès la sortie du bus un Australien avec lequel j'ai décidé de partager une chambre et surtout les frais: quasiment pas de dortoirs dans ce pays, et le prix des chambres est relativement élevé à cause de la haute saison.
Je passe la majeure partie de mes soirées à faire des longueurs dans la piscine (que ça fait du bien de se remettre au sport, j'ai perdu tous mes muscles en 4 mois)... qui est aussi le lieu de rassemblement de l'hôtel, surtout entre 18h30 et 19h30, heure des free cocktails.
J'ai un peu socialisé mais surtout fait ma sauvage pour me lancer dans ma « writing retreat », pastichant Anke.
L'hôtel est peuplé en majorité de jeunes backpackers (20-25 ans) dont l'état d'esprit ne correspond en général pas au mien (il y a des exceptions quand même, « y'en a des bien » comme dirait Didier Super). Me déplacer en troupeau et me bourrer la gueule tous les soirs, c'est pas mon truc. Je ne suis pas cool et j'assume. Je me sens vieille, et d'ailleurs, plus d'un djeune a eu un mouvement de recul en apprenant mon âge.
Ceci dit, Tata Mélanie ne crache pas sur les bons plans des jeunots, prenant des notes pour son prochain voyage. Hoi An-Hué à moto, voilà qui semble prometteur... Pas besoin de permis, comme pour le déambulateur...