Jikû Senshi Spielvan (時空戦士スピルバン)
Spielvan et Diana sont les deux seuls rescapés de la planète Crin et trouvent refugent sur la Terre qu’ils protègent alors de l’empire Warler, une race à l’origine de la destruction de Crin. Dans le même temps, Spielvan découvre que sa soeur n’est peut-être pas si morte que ça …
Nombre d’épisodes : 44
Diffusion japonaise : 7 avril 1986 – 9 mars 1987
Diffusions françaises : TF1 – 1988, puis Mangas
Avec : Hiroshi Watari (Spielvan), Makoto Sumikawa (Diana), Machiko Soga (Reine Pandora), Naomi Morinaga (Hélène), …
Présentation :
Note : Tout ce qui suit est sans spoiler, hormis la partie spoilers en fin d’article
Spielvan est la cinquième série du genre Metal Heroes, sous genre du tokusatsu, c’est à dire des héros en armure combattant les forces du mal. Spielvan fait suite à la trilogie X-Or (X-Or, X-Or 02/Sharivan, Sheider) et Jaspion. La particularité des Metal Heroes est de combattre seul dans une tenue métallique. Ils sont en cela proches des Kamen Rider et s’oppose au sous genre sentai où les héros sont plusieurs et dans des tenues de spandex (Bioman, toutes les séries adaptées en Power Rangers)
Spielvan a néanmoins une particularité puisqu’il est le premier à faire systématiquement appel à une femme, Diana, elle aussi en armure. Mais années 80 oblige et Girl Power encore inconnu, celle-ci se résume en général à venir assister, c’est à dire amener les otages à l’abri ou recharger l’énergie de Spielvan. Jamais elle ne va détruire elle-même un ennemi (déjà qu’elle doit appeler au secours quand il y a plus de deux Klinkons, les soldats mécaniques de masse de l’armée Warler ….)
Spielvan se veut aussi une oeuvre en avance sur son temps avec un message écologique fort présent puisqu’il y est question d’eau pure que recherche les Warlers et que protège Spielvan. Du moins au début de la série.
Spielvan se voulait donc très progressiste et s’éloigne également des codes japonais de l’époque. Même si plusieurs histoires font appels aux traditionnels youkais du folkore japonais, ceux-ci peuvent passer pour des monstres dans n’importe quel culture. Ils ne font pas trop « bizarres ». Hormis quelques technologies du futures qui font ancestrales aujourd’hui (clavier d’ordinateur, communicateurs énormes), l’ensemble s’avère beaucoup plus intemporel que d’autres séries du genre et 25 ans après sa production, la série est encore parfaitement regardable aujourd’hui.
Les points forts de la série :
La série cumule également beaucoup de points forts qui aident à pouvoir encore regarder sans mal les épisodes. Déjà, le casting principal est impécable et extrêmement charismatique. Que cela soit Spielvan, Diana ou la reine Pandora, c’est un régal de les voir évoluer. Pandora est d’ailleurs une des meilleures méchantes toutes séries toku confondues grâce à la préstance et la prestation de son interprête. Hiroshi Watari se sert parfaitement de son expérience précédente (Sharivan / X-Or 2, c’est lui aussi) pour offrir un Spielvan toujous impécable, que cela soit en civil ou en armure. Diana, malgré ses fringues kitch à mort du futur vu par les années 80, réussit à ne pas passer pour une cruche écervelée. Seule Hélène est une véritable plaie, que cela soit le personnage ou son interprête qui donne l’impression de ne pas savoir où elle est, même à la fin de la série.
Un autre poitn fort est la chorégraphie des combats. Spielvan a le bon goût de laisser tomber les phases de combats psychadéliques (souvenez-vous de X-or) et offre du combat réaliste à base de figures toujours spectaculaires sans être over the top.
Toujours dans les plus, les formidables compositions musicales de la série. Tous les thèmes restent immédiatement gravés en tête, tous avec des introductions très puissantes. Malheureusement, ceux-ci étaient rarement des thèmes purement instrumentaux et comme à l’époque, il fallait bannir le language japonais, la version française remplace tous les thèmes chantés par un ignoble remix neuneu du générique français chanté par Patrick Simpson-Jones (générique qui est lui par contre bon). Certains épisodes enchainent le thème neuneu pendant 10 minutes, c’est tout bonnement insupportable et donne des idées spéciales par moments. L’effet du remix étant parfois assez romantique, quand Spielvan et le général Dézéro se tiennent dans les bras pour lutter, on peut y voir une valse amoureuse. Faites l’amour, pas la guerre
Heureusement, le dernier tiers des épisodes n’a plus cette immondice sans nom française mais un étrange enchainement des différentes introductions des thèmes japonais. C’est mieux mais cela reste toujours bizarre.
La version française est de son coté impécable. Les comédiens de doublage sont excellents dans leur rôle, toujours justes et surtout sérieux. De plus, Spielvan a bénéficié d’un luxe que peu de séries du genre ont eu : un casting de voix secondaires étendues qui évitait d’entendre les personnages principaux faire ces voix pour un épisode ou alors de retrouver les deux ou trois mêmes comédiens d’épisode en épisode sur les otages du jour. Alors évidamment, certaines revenaient souvent mais pas à chaque épisode. Ouf.
De plus, l’adaptation s’est avérée très fidèle et la série ne s’est pas retrouvée avec une histoire approximativement ressemblante de loin à l’histoire japonaise.
Denier point positif de la vf, les termes restent les mêmes sur toute la série à part un ou deux anti positron à la place d’un transpositron et vice versa.
Les points noirs :
Malgré l’avalanche de compliments, la série n’est pas épargnée par les points négatifs tout de même, le principal étant un gros problème de budget. Les premiers épisodes se permettent à peu près tout et ils se sont vite rendus compte qu’ils ne pourraient pas tenir toute la série à ce rythme. Du coup, aux deux tiers de la série, tous les personnages secondaires disparaissent (tout le monde du magasin Edison et ses robots par exemple.) Ils sont simplement kelleyrisé comme on dit. Pouf, plus là sans raison. Idem du coté des otages qui se réduisent à un ou deux personnages là où ils étaient une bonne dizaine d’impliqués avant.
les combats patissent aussi de la restriction budgétaire puisqu’il est introduit soudainement Robonaska, la forme robot du vaisseau Granaska et zou, la même séquence de 3 à 4 minutes à chaque épisode.
Même la fin de la série n’est pas épargnée puisqu’en plus d’avoir un nombre raccourci d’épisodes (les séries du genre avoisinaient à l’époque les 50 épisodes), un tiers de la durée du dernier épisode est composé de clip shows. Pas terrible quoi.
Bien que les personnages humains principaux sont excellent, le reste du casting n’est pas à la hauteur. J’ai déjà parlé de Hélène qu’on a envie de laisser crever au fond d’un ravin. Mais ce n’est pas mieux pour Youki qui est aussi expressif qu’une porte. Quand à l’empereur Guillotine, cela dépend des scènes et des épisodes. Il est tantôt bon, tantôt ridicule.
En parlant de ridicule, le hamster Pos / Boss se pose là. Si c’était censé être l’élément mignon et drôle remplaçant le professeur fou Daigorou, c’est raté. Surtout que je n’arrêtais pas de voir Lisa Simpson à la place, en raison de la voix française identique. (surtout que vu le timing, c’est Lisa qui a la voix de Boss et pas l’inverse mais bon …)
La fin tout simplement. Sans être mauvaise (j’y reviens dans la partie spoilers ci-dessous), celle-ci n’est clairement pas à la hauteur et apparait trop précipité (l’épisode 41 est encore un loner, le 42eme démarrant l’arc de fin qui dure donc deux épisodes et demi). Là encore, le problème budgétaire a frappé.
L’histoire en elle-même (Spoilers !)
Spielvan s’articule en deux parties distinctes. La première couvre les deux tiers des épisodes (jusqu’à ce que Hélène rejoigne Spielvan, au 30ème épisode). C’est la vraie série Spielvan. On retrouve tous les personnages et des histoires qui arrivent à ne pas donner l’impression de répétitivité inhérante au genre. On peut remercier d’ailleurs les nombreuses évolutions de Hélène et du docteur Bio ainsi que la recherche de Hélène par Spielvan qui offre des épisodes en rupture du traditionnel méchants à l’action – héros intervient – héros gagne – héros heureux avec les enfants – générique.
En parlant de Hélène, la série réussit à bien maitriser le fait que l’on sache dès le départ ou presque qu’elle est à la fois Hellvira et la soeur de Spielvan. Les épisodes jouent avec cela et on n’est pas énervé de la lenteur de Spielvan à comprendre qu’elle est sa soeur et que le docteur Bio est son père.
Les scénario font aussi preuvent de pas mal d’originalité dans leur histoire du jour, ce qui aide également à éviter le sentiment de répétitivité ou de déjà-vu dans d’autres séries.
De plus, toute cette partie conserve encore un rapport avec la thématique de l’eau pure et le magasin Edison et son professeur délirant.
Puis arrive le dernier tiers de la série et là, Spielvan redevient une série banale du genre. La thématique de l’eau est évacuée tout comme tous les personnages réccurent qui faisaient la richesse de la série. On se retrouve avec le schéma classique qui se répète. De plus, Hélène rejoignant les rangs des bons et perd alors tout intérêt. Elle devient une Diana bis (elle n’a même pas une armure à elle tellement ils n’avaient pas de budget pour en créer une autre) et comme Diana ne servait déjà à rien ou presque …
Il reste alors la fin qui aurait pu terminer Spielvan en apothéose mais qui part dans un délire bien japonais de paradoxe temporel puisqu’en fait Crin est la Terre dans le futur et la destruction du vaisseau Warler les propulse sans raison à nouveau dans le futur où leurs propres parents ne les reconnaissent même pas jusqu’à ce qu’ils disent qui ils sont. Qué ? Mais bien sûr … Si l’idée du voyage temporel en elle-même n’est pas mauvaise et ne sort pas de nulle part (Guillotine vient du futur), elle s’emboite mal dans la série dont les bases exposent clairement que Crin et la Terre sont deux planètes disctinctes. On ne fat jamais la moindre allusion à cela, y compris chez les Warlers. Si on peut passer sur l’inconscience du voyage temporel pour Diana et Spielvan (ils étaient mis en stase durant toute leur jeunesse), ce n’est pas le cas pour l’empire Warler. Et pourtant, Pandora en a eu des occasions de parler de ce point. Mais voilà, il fallait conclure la série, ils n’avaient plus le temps et aucune idée de comment les ramener sur Crin donc zou, voilà, voyage dans le temps. Ils auraient dans ce cas mieux fait de laisser Spielvan et Diana à notre époque, se marier comme prévus et oeuvrer pour améliorer la terre qui serait devenue Crin et dont Ben serait un descendant de Spielvan lui-même. C’était tout aussi peu couteux à réaliser et ça aurait paru peut-être moins bizarre. Quoique ….
Fin des spoilers
L’héritage de la série :
Spielvan est tout simplement la série Metal Heroes la plus populaire en France avec X-or grâce à sa diffusion sur TF1.Il est d’ailleurs l’un des rares à avoir été intégralement doublé (hormis l’épisode 4 qui s’est perdu entre le Japon et la France puisque celui-ci n’est jamais arrivé au studio de doublage alors que c’est un épisode important puisqu’il explique que Hélène = Hellvira = soeur de Spielvan).
Même aujourd’hui encore, quand on cite des séries d’époque, Spielvan est systématiquement dans les 4 ou 5 citées (Bioman, X-Or, San Ku Kai, Spielvan)
Spielvan a connu aussi une seconde jeunesse si on peut dire puisque Saban en avait récupérer les droits avec Metalder et Sheider pour mélanger les trois séries et en faire VR Troopers. Sauf que c’était vraiment moche, surtout pour le pauvre Spielvan dont l’image paraissait ancestrale.
On pourrait presque dire qu’il a aussi inspiré les Siths de Star Wars puisque Spielvan fait appel à sa colère et sa haine pour déclencher son rayon double flux qui achève l’ennemi. Comme les Siths, tiens … Oui, je sais, c’est pas mal tiré par les cheveux mais bon, je vous fais profiter gentillement de mes divagations. Je suis sympa hein ?
Par contre, il semble aujourd’hui qu’un certain désintérêt se porte sur ce type de série de l’époque en France puisque AB qui en détenait les droits ne les a pas reconduit (ainsi que quasiment toutes les séries du genre). Aujourd’hui, plus personne ne possède les droits d’exploitation en France à ma connaissance. Aucun DVD n’est paru sur notre territoire, juste quelques VHS vers le milieu des années 90 qui doivent reprendre même pas la première moitié de la série. Par contre, au Japon, l’intégrale est disponible en DVD avec image remastérisée et les DVD ne sont pas zonés en plus (et ça n’aurait pas été un problème puisque le zonage des DVD japonais est la zone 2, soit la même qu’en France). Par contre, les dvd japonais ne contiennent que la version japonaise et aucun sous titre malheureusement. Des DVD brésiliens doivent également exister où Spielvan fut un succès énorme sous le titre de Jaspion 2 (aucun rapport entre les deux séries mais ils ont cherché à capitaliser sur le succès de cette série comme le club do avec bioman 2 et 3 qui n’ont aucun rapport entre eux. C’est différent pour X-Or 2 puisque là, il y a une vrai continuité voulue par les japonais (X-Or forme X-Or 2/Sharivan)).
Conclusion :
Spielvan est une vraie réussite. Il est l’un des meilleurs Metal Heroes (supérieur à X-Or pour moi, bien trop répétitif). Des acteurs charismatiques, une histoire intelligente, une répétitivité masquée, une version française de qualité et le fait que la série ait bien vieilli font de Spielvan une série qu’il ne faut pas hésiter à voir ou à revoir. Vos souvenirs positifs ne seront pas anéantis comme avec nombre des séries de l’époque.
Générique japonais :
Générique français :
Autre générique français (même musique, images différentes)
Cristallisation et finish en vf :
générique vo de VR Troopers :