Avec l'arrivée en Lithuanie on a droit à notre 1e heure de décalage horaire depuis le début du voyage. Le trajet s'est encore fait par bus de nuit. Le beau temps nous a permis de visiter tout de suite après avoir déposé nos gros sacs chez Viktoras, notre couchsurfer (1/2h de bus pour aller jusque chez lui, dans une banlieue aux allures soviétiques encore une fois).
En arrivant ici on ne s'attendait à rien, on était donc tout prêts à découvrir la ville sans a priori et on n'a pas été déçus. D'abord cette ville nous a séduits par le nombre et la beauté des monuments, les rues agréables où les voitures ne nous ont pas dérangés et par les spécialités locales.
Mais nous avons aussi découvert l'histoire des pays baltes que, incultes que nous sommes, nous ne connaissions pas :
D'abord l'occupation soviétique, puis allemande, puis re-soviétique. La visite du musée du KGB (dans les locaux d'origine) ainsi que de l'ancienne prison attenante fait froid dans le dos...
Puis la défense du pays par la population et le chemin vers l'indépendance. Le baltic way surtout, une chaîne humaine de plus d'1 million de personnes reliant Vilnius à Tallinn en passant par Riga, qui a eu lieu le 23 août 1989 pour commémorer les 50 ans du pacte Molotov-Ribbentrop, par lequel l'allemagne nazie et la russie soviétique se partageaient l'Europe dans le plus grand secret. Il y a eu tellement de monde que certains n'ont pas trouvé de place dans la chaîne et des branches se sont donc formées spontanément. Très émouvant. Pour l'anecdote, Viktoras nous a raconté qu'il y était lui aussi, il avait à peu près 5 ans et il pleurait non pas d'émotion mais parce qu'il était en train de rater les seuls dessins animés de la journée ! D'ailleurs il était également en train de jouer sur les tanks soviétiques un matin de 1991, ces mêmes tanks qui le soir-même massacraient une quinzaine de personnes lors de la prise de la tour de la télévision.
Pour nous qui sommes habitués à n'entendre parler de la guerre que par les personnes âgées (nos grands-parents...) c'est un peu déstabilisant de s'entendre raconter ce genre d'anecdote par des gens de notre âge. ça nous rappelle que la libération des pays Baltes est toute fraîche. Et d'autres indices nous montrent que l'occupation russe a laissé des traces, comme cette tradition des fiancés d'accrocher un cadenas sur un pont pour symboliser leur amour indesctructible.
Place à la minute gastronomique... Nous avons découvert le saltibarsciai, une soupe froide à la betterave et au concombre. Je crois qu'avant mon arrivée à la ferme j'en ai mangé à tous les repas ! De retour en France, cette soupe va devenir un incontournable à la maison (surtout l'été). Autre essai moins intéressant celui-là : le "zeppelin", une préparation gluante à base de pommes de terre râpées puis reconstituées et fourrées à la viande. Ou cette autre spécialité dont j'ai oublié le nom, de l'intestin de porc fourré à cette préparation gluante à la pomme de terre. Bof...
Encore une belle rencontre pour nous, Viktoras et Viktoria ont été adorables et nous ont gentiment conseillé de passer par la presqu'île de Neringa au retour ("si vous n'y allez pas je serai très énervée"). Pas de problème, de toute façon c'était prévu. On va tenter de se retrouver là-bas tous les 4 en août. Affaire à suivre...
Voici notre position actuelle