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1969 - François-Marie Banier, romancier

Publié le 16 juillet 2010 par Siheni
1969 - François-Marie Banier, romancier
1969, un an déjà que la fête, en France, est terminée. C'est cette année-là qu'apparaît sur la scène littéraire François-Marie Banier. Il a 22 ans et il est beau. Ce jeune homme-là, soyez-en certain, n'est ni gauchiste ni communiste. Il a vécu seul sa révolution (rupture avec ses parents et le milieu qui l'a vu naître, en 1947). Sa première oeuvre, publiée par l'éditeur de Raymond Radiguet, s'intitule Les Résidences secondaires ou La Vie distraite. Un roman à peine plus long que Le Diable au corps. Un succès presque aussi foudroyant que celui de Bonjour tristesse, paru quelque quinze ans auparavant. Et peut-être de meilleur aloi. Nous nous souvenons de l'unanimité de l'accueil et surtout du prestige des voix qui s'élèvent alors : celles de Louis Aragon et de François Mauriac. Ces vieux pontifs rivalisent de louanges pour saluer le nouveau venu. Evidemment, ça fait jaser. Sont-ils sincères ? Ou se sont-ils simplement entichés d'un jeune éphèbe qui évoquerait Antinoüs de Delphes sans sa blonde crinière qui rappelle plutôt Beethoven ? Les années ont passé. D'autres romans signés de sa plume ont paru par la suite : Le passé composé, La Tête la première (tous chez Grasset), avant un long silence, puis plusieurs autres livres, romans et pièces de théâtre sans grand intérêt, il faut bien le dire (ceux-ci publiés par Gallimard). Que reste-t-il aujourd'hui de ce jeune homme bientôt chauve dont le talent éphémère - tenant à un style admirable dans la plus pure tradition française, de fines analyses psychologiques, un humour élégant - lui a valu une fois de faire la couverture de Life ? Tout le monde à présent semble avoir oublié son oeuvre littéraire. Il faut reconnaître qu'il n'y a plus guère de critiques littéraires, plutôt des journalistes peu ou prou sans mémoire. On dit : le photographe François-Marie Banier (parce qu'il photographie). On dit aussi : l'artiste François-Marie Banier (parce qu'il dessine). Que ne dit-on encore ? Nous ne citerons pas cette autre qualité (tout à fait imprévue) dont on l'affuble maintenant, car ça, c'est une autre histoire.

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