Une chronique de Vance
Peu de temps avant d’en finir avec l’école, Harry Callahan m’a contacté. Heureusement pour moi, pas de Magnum braqué sur ma tempe, juste un courriel poli m’invitant à décliner ce classement avec d’autres blogueurs cinéphiles – d’ailleurs, vous pouvez vous-même y participer, blogueur ou pas, en vous rendant sur son site [cliquez sur le nom]. L’offre fut acceptée mais je tins à préciser que j’avais encore beaucoup à faire avant de m’exécuter. Maintenant que je commence à y voir plus clair dans mon emploi du temps estival, j’obtempère.
Avec plaisir (évoquer ces femmes qui en ont fait rêver plus d’un est loin d’être ennuyeux) et un peu de tension (et si j’en oubliais une ?).
Alors voilà.
1. Elizabeth “Liz” Taylor. Comment pourrait-il en être autrement ? La perfection de son visage, ses courbes affolantes et surtout son regard unique ne sont que la face émergée d’un être complexe qui a connu une vie de souffrances (déclarée morte cliniquement à deux reprises, elle continue à ressentir les effets d’une chute de cheval quand elle était enfant) et n’a cessé de se battre. Il y a dans son jeu un côté farouche, indompté, presque animal qui transpire d’elle, même quand elle est volontairement enlaidie comme pour le troublant Qui a peur de Virginia Woolf ? Et personne ne pourra jamais incarner Cléopâtre avec cette splendeur naturelle qui fait d’elle une reine.
2. Jennifer Connelly Qu’elle soit la copine rêvée (Labyrinthe), la petite amie sensuelle (Hot Spot, Requiem for a dream) ou la femme parfaite, compréhensive et intelligente (quasiment tous les autres rôles), elle incarne un idéal. Un jeu sobre et élégant mais aussi un choix de rôles risqué qui se marie à merveille avec un physique tentateur.
3. Natalie Portman Elle partage avec Jennifer une certaine idée de la (fausse) fragilité féminine équilibrée par une énergie sans limite. Un tempérament bouillonnant dans un corps de gamine et ce sourire désarmant qui font d’elle la meilleure ambassadrice du cinéma.
4. Kim Novak Le regard de Kim dans Vertigo : hypnotique. Connue pour rendre systématiquement mal à l’aise ses partenaires sur les plateaux, elle a des attitudes de déesse qui la rendent inoubliables, même dans des comédies légères.
5. Ingrid Bergman Comme Kim, elle a su magnifier la pellicule d’Hitchcock dans le merveilleux les Enchaînés. Mais Ingrid, c’est encore davantage, c’est ce visage éthéré et ce regard systématiquement perdu semblant voir un ailleurs inaccessible. Et puis, c’est Casablanca.
6. Kate Winslet. Déterminée, Kate semble avancer dans la profession en choisissant régulièrement des rôles puissants et exigeants. Elle y excelle et enrichit son jeu déjà très dense. Sans doute actuellement l’actrice qui sonne le plus « vrai » dans les scènes de dispute, constamment sur le fil entre application et passion.
7. Mia Kirshner Adorable, au jeu cristallin, elle s’est imposée sur le petit écran dans le très réussi L World et n’attend qu’une consécration que ne lui a pas apporté le foireux Dahlia noir.
8. Grace Kelly D’une rare élégance et d’un raffinement inégalé, elle est simplement merveilleuse dans Fenêtre sur cour (encore Hitchcock !).
9. Michelle Yeoh Dans Tigres & Dragons, elle a su imposer une sorte de sage beauté à la fougue sensuelle de la jeune Zhang Ziyi. Et l’emporte haut la main grâce à une prestance et une aura rares.
10. Mélanie Laurent Je vais bien, ne t’en fais pas a imposé l’image d’une actrice bouleversante, au très fort potentiel et au regard plein d’étoiles. Le cinéma lui fait à présent des ponts d’or pour qu’elle intervienne dans les plus grosses productions et c’est tant mieux.
Dommage pour Christina Ricci et quelques autres qui manquent de peu d’entrer dans ce classement aussi incomplet que partial.