C’est notamment possible concernant l’Eglise protestante. Pas pour les catholiques. Et pourtant. Le débat ne date pas d’hier, mais ne semble pas évoluer en fonction des mœurs.
Dans un document présenté à la presse ce jeudi, le Vatican a réaffirmé sa position concernant l’ordination des femmes prêtres. Le Saint Siège considère en effet comme étant un « délit grave contre la foi » le fait d’ordonner des femmes prêtres. Question: assister à un sermon prononcé par une femme serait-il donc synonyme de renoncement en la croyance de l’existence de Dieu? Et de quelle façon? La raison évoquée par l’Eglise: Jésus n’aurait choisi que des hommes comme apôtres.
Et, afin d’éviter tout amalgame avec les actes de pédophilie dans la qualification de leur gravité, le Vatican a tenu à préciser que l’ordination des femmes constituait « un délit contre le sacrement », tandis que les actes de pédophilie sont des « offenses à la morale ».
S’il fallait jouer sur les mots et soupeser la gravité de ces derniers dans leur individualité, on serait presque tentés d’affirmer le caractère plus condamnable du « délit » face à celui de l’ « offense »… Notons en plus que toute tentative d’ordination d’une femme entraîne l’excommunication immédiate et automatique, tandis qu’une accusation de pédophilie nécessite une enquête préalable et, dans le cas contraire, l’acte tombe sous le coup d’une prescription qui passe aujourd’hui de 10 à 20 ans.
Cette « offense à la morale » nécessite-t-elle une prescription limitée dans le temps? Quel sort leur aurait-il été réservé au temps du Christ? Le Vatican, ayant réponse à tout, a tranché.