Directeur de l’hôtel Napoléon depuis douze ans, Ludovic Corpechot nous prouve que cet hôtel historique et familial est aussi à la pointe de l’innovation.
Hoosta – Pouvez-vous nous raconter l’histoire du Napoléon ?
Ludovic Corpechot : L’hôtel Napoléon est l’un des derniers hôtels de luxe parisiens à appartenir à la même famille, et ce depuis les années 30. Offert en cadeau de mariage à une jeune Française par un riche entrepreneur russe, l’hôtel construit en 1920 est aujourd’hui dirigé par la troisième génération ; par le fils né de cette union romantique.
Hoosta – L’hôtel a reçu Dali, Joséphine Baker, Hemingway. Aujourd’hui, qui sont vos clients ?
L.C. : De 1929 aux années 70, l’hôtel Napoléon a reçu de grandes personnalités. Par exemple, Errol Flynn habitait à l’hôtel. Beaucoup de personnalités du jazz séjournaient à l’hôtel comme Ella Fitzgerald, beaucoup de sportifs aussi. A l’époque, le directeur de l’hôtel était un grand cavalier, les joueurs de polo argentins venaient donc tout naturellement au Napoléon. Aujourd’hui, nous continuons de recevoir des gens connus mais nous avons aussi une clientèle fidèle à 60%, de vieux habitués qui descendent au Napoléon depuis 50 ans. Pour l’anecdote, ils ont leur chambre et leurs petites habitudes. Lors de la rénovation des chambres de l’hôtel, certains ont eu peur justement de voir leur chambre changer mais au final le résultat leur a plu ! Ce qu’ils aiment, c’est l’esprit maison privée ou club privé, le Napoléon c’est une grande famille où le propriétaire n’a pas hésité à laisser ses effets personnels comme le portrait de sa mère dans le hall, ou des bibelots qu’il a lui-même acheté. Les clients se sont reconnus dans cet esprit.
Hoosta – Parlez-nous des derniers changements de l’hôtel ?
L.C. : L’hôtel a entièrement été rénové selon des techniques anciennes, en faisant appel à des artisans spécialisés. Nous avons entre autre, totalement repensé le dernier étage avec la rénovation de la suite Impériale dans un esprit plus contemporain, mais toujours luxueux. Le travail a été réalisé par le cabinet M&B selon un fil conducteur bien précis : l’histoire des propriétaires de l’hôtel, en conservant des touches Napoléon Ier, et quelques-unes plus discrètes du Second Empire. Mais nous affichons clairement un style Napoléon ; très peu d’hôtels peuvent se targuer d’avoir ce style à Paris.
Hoosta – Comment arrivez-vous à associer classicisme et modernité ?
L.C. : Bien que l’hôtel Napoléon soit presque centenaire, nous accordons une grande importance à l’innovation, à la technologie notamment pour le service et le confort de nos hôtes. Nous sommes également sans cesse dans l’innovation. L’hôtel a été l’un des premiers à se lancer sur Internet. Nous sommes présents sur les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter, et nous en sommes à notre quatrième site Internet depuis mon arrivée à la direction de l’hôtel il y a maintenant 12 ans.
Hoosta – De nouvelles rénovations sont-elles à l’ordre du jour ?
L.C. : Un hôtel se rénove au quotidien, en particulier les chambres. Nous allons prochainement changer l’ascenseur, et nous sommes entrain de refaire les corridors de l’hôtel dans un style chic et cosy, très charme. La terrasse de l’hôtel a également été repensée de façon contemporaine, pour déjeuner ou prendre un verre.