Qu’allais-tu donc t’imaginer ?…. Que je ne te verrais pas ? ….Que je t’oublierais ?
Tu as passé ta vie à m’ignorer ! Au fond de toi je sais très bien que pas un jour ne s’est passé sans que tu penses à moi. Juste une pensée fugace parfois mais ma présence t’a accompagnée le long de ton chemin. Appelle ça la conscience si tu veux, tu es sotte ! conscience balayée par ton insouciance, oh quelle témérité ! Même sur tes vieux jours tu batifolais comme une jeune Eloïse cheveux au vent, couronnée de fleurs de printemps, couverte de rosée et robe légère…
Oui toi tu avais été gâtée ! et ta peau ne se plissait pas a l’orage du temps. Tu sentais bon la chair quel parfum à croquer ; toujours comme si je n’existais pas, comme si je n’avais aucune prise sur toi mon joli poisson et pourtant… en déni total, de la gaminerie, un cas pour la science !
Valaient ils la peine tous ces tracas ? N’aurais tu pas pu t’épargner quelques tortures même petites? De ta croyance ridicule tellement touchante je te l’avoue, n’éprouve- tu donc aucun regret ? celui d’avoir perdu ton temps ? d’avoir suivi un plus humble chemin ?
Dis moi tout ma vieille amie toi qui t’abreuvais de jeunesse et qui brillait dans tous les yeux. Ce feu constant moi même il m’est arrivé de douter le voir s’éteindre. Alors ma belle … ma petite fille si vite passée délivre moi le contenu de ton âme, c’est sans importance maintenant, je vais souffler la bougie.
Martha