« Mauvais sang » de Léo Carax ( France Télévision )
Prix Louis Delluc 1986
Le film
3 out of 5 stars
Les bonus
2.5 out of 5 stars
Qu’on aime ou pas, ce genre de films, dépasse la confrontation critique pour s’inscrire dans une recherche cinématographique permanente, nourricière du cinéma français.
A l’époque, 1986, Léo Carax n’a que« Boy meets girl » (en dvd le 31 août 2010) à son actif et déjà la réputation d’un réalisateur hors du commun. Sa poésie, son lyrisme enflamment la pellicule qui imprime des images denses; les signes sont parties intégrantes du discours, et de sa mise en scène. On le voit encore d’avantage avec « Mauvais sang » dont la démarche très formelle pour évoquer l’avènement d’un fléau nouveau ,lui permet de libérer toute son énergie créatrice.
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Une évocation, ou plutôt une métaphore autour d’un virus qui « tue les amants qui font l’amour sans sentiments ». L’anti-virus, en cours de réalisation, suscite la convoitise de deux bandes rivales. On part alors sur un polar, mais très rapidement Carax s’en extrait (il ira même jusqu’à la parodie) pour reprendre le cours de sa petite musique personnelle, riche de multiples influences.
On y sent celle de la BD, et du cinéma muet, mais plus généralement, et avec habileté de multiples courants artistiques traversent cette ode élégiaque.
J’ai particulièrement revu avec plaisir cette magnifique chorégraphie urbaine, pour un homme seul, courant dans une rue, la nuit. C’est Alex (Denis Lavant) dont le père vient d’être tué. Ses amis lui font alors appel pour sa dextérité, bien utile afin d’approcher le fameux germe du virus. Mais en les rencontrant, Alex tombe sous le charme d’Anna (Juliette Binoche), la maîtresse de l’un des gangsters.
C’est un peu de l’histoire, mais pas vraiment le film que Carax transporte ailleurs, à l’image du héros de la fable, Denis Lavant en fuite perpétuelle, et interprète de haut vol. Le rôle de Juliette Binoche, irréprochable, déjà, m’a beaucoup moins passionné, belle et mystérieuse endormie qui traverse l’histoire dans l’intellect brumeux et hermétique de l’époque.
Michel Piccoli, son alter ego de cœur, puis Julie Delpy en ange salvateur prolongent ce voyage onirique et désespérant que tout aussi mystérieuse Mireille Perrier illumine un instant en compagnie d’un enfant . La vie prend-elle enfin un sens ?
LES SUPPLEMENTS
Souvenirs de tournage
On ne parlait pas alors de making of, mais quelqu’un a filmé certains décors, repérages et plusieurs scènes, rapportées ici sans commentaire, ni effet technique. Il y a notamment un long passage sur l’envol et l’atterrissage des parachutistes, avec Juliette Binoche visiblement ravie par l’expérience.
Scène coupée
Alex et Marc, la nuit