J'aimerai vous présenter aujourdhui une étude de Friedrich Ludwig Balthasar Amelung. Né le 23 mars 1842 à Dorpat, en Estonie, il fit une carrière de journaliste et se distingua surtout, à mes yeux, comme compositeur d'échecs, grâce à de belles études, dont certaines ne manquaient pas d'humour. Son parcours en tant que joueur est plus discret, mais il eut l'occasion de jouer contre Adolf Anderssen, Neumann, Karl Mayet, Schalopp et Ascharin. Amelung vécut ses derniers jours à Riga, en Lettonie, où il mourut le 21 mars 1909.
F. Amelung - Wiener Schachzeitung, 1902
Les Blancs jouent et font nulle
Avec deux candidats à la promotion et un Fou qui défend très efficacement la huitième, les Noirs ne semblent rien avoir à craindre de la qualité blanche. Leur victoire n'est pas loin. Encore une fois, l'énoncé de cette étude semble tout à fait fantasque ! Où est l'échappatoire blanche ?
1.Rf5 !! Je vous présente Forest, et il a perdu la raison, sinon la règle du carré ; il se décide maintenant à courser les Pions ! 1. ...e2 Il peut toujours courir ! 2.Rg4 e1=D 3.Txe1 Fxe1.
Position après 3. ...Fxe1
Conséquence de sa folle virée, le monarque blanc est pratiquement dépouillé ! 4.Rh3 !! D'ou l'idée de bloquer son dernier Pion ! 4. ...g1=C+ ! Mais les Noirs ne s'y laissent pas prendre ; l'apparition d'une pièce lourde aurait accordé le pat et celle d'un Fou n'aurait eu aucun sens, puisque la paire aurait été de même couleur ! 5.Rg2 Mais si ce n'est le pat, que vise-t-il ? 5. ...Ce2 Seule case... 6.Rf1 ! C'est nulle ! Les Noirs ne peuvent éviter la perte d'une pièce !
Position finale
Ce Roi était bien plus avisé qu'il en avait l'air !