Portrait de l'artiste en hors la loi (Fiona Capp)

Publié le 16 juillet 2010 par Ceciledequoide9
Bonjour les artistesBonjour les hors la loi
Bonjour Ficelle
Bonjour les zotres
Ce roman autralien a été sélectionné par Ficelle pour faire partie de la sélection du prix Qd9 2010. Merci à elle pour ce dépaysement !
Extraits du 4e de couverture
1871. Emma Musk, jeune femme dont les parents sont décédés, s'installe comme préceptrice à Wombat Hill, petite ville de l'arrière-pays australien où les chercheurs d'or ont fait place à la bourgeoisie. Douée pour le dessin et la peinture, elle est mal vue par la bonne société et harcelée par le chef de la police locale, O'Brien, homme violent dont elle a repoussé les avances. Mariée à un émigrant italien, devenue mère, Emma n'en garde pas moins ses rêves de liberté, de beauté, et c'est en toute innocence qu'en compagnie d'un géologue établi dans la région, elle arpente le bush.
Mon avis
J’ai commencé ce roman sans passion particulière. Rien ne m’attirait spécialement, ni l’époque, ni le lieu, ni le thème et puis, fondamentalement, autre chose me gênait : le fait qu’une auteure née en 1963 écrive un roman si peu moderne sur le fond comme la forme. J’avais en effet l’impression que Wharton aurait tout aussi bien pu écrire ce que j’étais en train de lire. Ca pourrait passer pour un compliment dans la mesure où j’adore Edith Wharton, je la trouve passionnante, intelligente, analytique et tout à fait moderne et c’est justement ce dernier point qui la différencie de Fiona Capp qui, bien qu’étant ma contemporaine et non celle de Wharton, n’adopte pas un angle et un ton bien différents de ceux qu’aurait pu choisir l’auteure d’Eté par exemple.
Et puisque la peinture occupe une large place dans le roman, je me permets l’analogie suivante : je ne m’attends pas à ce que Robert Combas peigne une toile impressionniste et je pense que ça n’apporterait pas grande chose sur le plan artistique s’il le faisait. D’un autre côté, pour continuer le parallèle pictural, on peut aussi considérer que l’on n’a pas nécessairement besoin de connaître le nom du/de la peintre, l’époque à laquelle il/elle a exécuté sa toile pour ressentir une émotion en la contemplant.
De fait, j’ai peu à peu oublié le contexte pour me concentrer sur le fond et j’ai tout simplement apprécié ma lecture. Si je devais résumer mon impression d’un seul adjectif, je dirais ‘romanesque’ au sens où Fiona Capp raconte vraiment et fort bien une histoire. Elle évoque le destin d’une femme indépendante et en avance sur son temps (moderne malgré elle pourrait-on dire) en prise avec son époque et ses préjugés. On imagine bien une adaptation cinématographique genre Out of Africa avec des paysages australiens à couper le souffle et une B.O. pleine de violon ou, dans un autre registre, la saga de l’été en moult épisodes addictifs type Les oiseaux se cachent pour mourir avec (again) des paysages australiens à couper le souffle et une B.O. pleine de violon.
Fiona Capp n’a pas voulu faire d’Emma Musk une figure féminine emblématique et encore moins une porte-parole féministe, mais simplement une héroïne un peu (voire beaucoup) maudite que la vie ballote au gré d’événements tragiques et de circonstances contraires. Le livre n’a pas vocation à l’exemplarité et tout au long du récit on reste sur un plan très particulier et j’avoue que là encore, c’est un regret pour moi. J’aurais préféré un texte plus analytique, plus axé sur le ressenti d’Emma plutôt que sur ses actes. Certes, cet aspect est présent aussi mais plus comme une conséquence secondaire des développements du récit que comme la volonté première de l’auteure.
Mais je finasse, je chipote, j’ergote. Je répète que ce livre est intéressant sur le fond et efficace sur la forme et, surtout, très intelligemment construit ce que vous confirmera notamment l'avis de Cuné.
Conclusion
Une intéressante découverte qui pourrait figurer parmi mes 3 finalistes parmi les romans étrangers en lice pour le prix Qd9 2010 mais qui n'a pas soulevé chez moi l'adhésion sans partage ressentie lors de ma lecture de La servante écarlate.