Car on sait bien que l'oubli, lorsqu'on la lit cette histoire, est une question de pouvoir, bien sûr. Ce que l'on retrouve dans cette histoire structurée et structurante de l'humanité ne représente pas l'ensemble de ce qui a marqué la collectivité, au contraire, elle en dit plus long sur le biais des hommes que sur leur affect! Oui, il faut changer notre manière de faire l'histoire et surtout à l'ère d'Internet, car il y a là un média où la collectivité peut librement "collecter".
Car en échappant à l'illusion historicienne et au mythe prométhéen du progrès en art, nous redécouvrons ses liens avec le mythe faustien : l'art est une expérience-limite de lucidité, pour éclairer l'image du monde.Mais justement, cette "expérience-limite de lucidité" est pour moi celle d'une conscience historique renouvelée, non formatée, car il ne suffit plus simplement de creuser et de réinterpréter les quelques artefacts que les autres ont laissé à notre portée. Il faut, pour reprendre la superbe chanson Fuel d'Ani di Franco et puisque je prône une histoire interdisciplinaire :
(Fisher, L'histoire de l'art est terminée)
dig deeper, dig deeper this timeEt ce feu qui anime nos faits et gestes au quotidien, telle la brise imaginaire qui anime les événements d'un tableau, c'est cela qui doit être au cœur de la pratique de l'historien!
down beneath the impossible pain of our history
beneath unknown bones
beneath the bedrock of the mystery
beneath the sewage systems and the path drain
beneath the cobblestones and the water mains
beneath the traffic of friendships and street deals
beneath the screeching of kamikaze cab wheels
beneath everything i can think of to think about
beneath it all, beneath all get out
beneath the good and the kind and the stupid and the cruel
there's a fire just waiting for fuel