Fiction et documentaires écolos

À la suite d'une demande, voici un billet qui énumère quelques films "verts", essentiellement des documentaires. Les thèmes vont de la mal-bouffe à la critique du système économique mondial, plus courtement appelé capitalisme, source de la déréglementation climatique et sociale que la Terre et les humains connaissent.
Je vais commencer par la seule fiction de l'article qui est "Fast food nation". Lorsqu’est découvert un stock de steak contaminé, un directeur commercial d'une chaine de restaurant décide d'aller voir ce qui se trame dans les usines de ses fournisseurs et des filiales de son groupe. Il va entrer dans un monde qui lui était inconnu jusque-là : main d'oeuvre immigrée exploitée, surpopulation des élevages... Un film virulent vis-à-vis de cette industrie avec des acteurs comme Bruce Willis et Avril Lavigne (ce ne sont pourtant pas les célébrités les plus engagées). La forme n'est pas parfaite, mais la critique a le mérite d'être sans concession.
Réalisé par Al Gore, un ancien candidat démocrate à l'élection présidentielle américaine, "une vérité qui dérange" a connu un succès mondial et a permis de lancer le débat environnemental aux États-Unis. Un documentaire ludique et très pédagogique sur la déréglementation du climat, ses causes et ses conséquences, statistiques à l'appui.
J'en profite pour (re)parler de "Home", le très coloré documentaire de Yann Arthus Bertrand (le Al Gore français). Souvenez-vous, c'est ce film qui a permis d'avoir un score historique aux élections européennes de 2009 après sa diffusion sur France 2 (laissez-moi en douter). Comparé au film de Al Gore, il est un peu inutile. Il comporte de très belles images, mais dans le fond rien de nouveau, il n'y a rien de militant. Les coupables sont les humains, voilà son propos, que je trouve un peu limité.
En 2008, "le Monde selon Mossanto" a été diffusé sur la chaine de télévision Arte. Mossanto est célèbre pour deux de ses produits. L'agent orange un herbicide utilisé par l'armée américaine pendant la guerre du Viet Nam pour détruire les récoltes des Vietnamiens et les éloigner des bases militaires américaines. Cet agent a été facteur de nombreuse maladie chez les personnes en contact avec ce produit. Dans un contexte plus commercial, l'autre produit le plus connu de Mosanto est le désherbant Roundup. Ça a été un succès pour la firme, mais a fortement modifié l'écosystème avec son usage intensif (la faune devient plus résistante), évidemment minimisé par Mossanto. Marie-Monique Robin, la réalisatrice de ce reportage nous montre la face cachée de ce monstre industriel encore plus pervers. Aujourd'hui une des principales activités de Mosanto ce sont les OGM. À la suite du séisme en Haïti, l'entreprise a offert "généreusement" offert des semences modifiées aux producteurs haïtiens. En route pour un nouveau désastre ?
"Le cauchemar de Darwin" est un documentaire de Hubert Sauper. Il nous raconte que le Mwanza en Tanzanie est une plaque tournante du trafic d'armes et que la population située autour d'un des plus grands lac du monde, le lac Victoria se nourris de carcasses de poissons alors que la chair est exportée vers le pays du Nord. Un film-choc qui a fait l'objet de polémique, puisque le réalisateur a été accusé de manipuler les images, car certains éléments n'étaient pas dans leur contexte.
"We feed the world" est un documentaire d'Erwin Wagenhofer sur l'exploitation des industries occidentales sur l'agriculture des pays du site. Il dénonce les effets catastrophiques sur les populations locales et sur l'écosystème. J'en parle avec plus de détails ici.
Récemment j'ai lu dans le quotidien québécois La Presse un article sur "Le capitalisme écologique". Grosso modo, il disait que c'était grâce au capitalisme qu'une "économie verte" avait émergé : voiture min gourmande en énergie fossile, énergie renouvelable... Il a juste oublié de dire que c'est à cause du capitalisme que des écosystèmes ont disparu via la volonté de l'Homme à vouloir tout contrôler. C'est bien à cause du capitalisme que certaines terres ne sont plus cultivables, que des maladies sont apparues à cause de la surproduction (exemple de Mossanto)... Comment ce Pierre Desrochers peut-il dire de telles énormités ?
Pour aller à contre sens de ce que dit ce cher Mr Desrochers, il existe l'excellent reportage "Let's make money", du même réalisateur que "We feed the world". Il s'attaque cette fois aux banques et aux gros industriels. Ils ont un désintérêt total de l'humain et de l'écologie. De véritables monstres, sans une once d'humanité. S'il n'y a qu'un film à voir dans cette sélection, c'est bien celui-là. La bande-annonce est ici.
Pour terminer, voici un court-métrage brésilien datant de 1989 faits par Jorge Furtado. Il va suivre le trajet d'une tomate de son champ à une décharge. Ça ne dure que 12 minutes et c'est saisissant :