A 300 m de l’arrivée, Mark Renshaw, l’australien, le dernier poisson-pilote de Cavendish est au coude à coude avec le néo-zélandais Julian Dean, ultime relayeur de l’américain Tyler Farrar. Les deux hommes conduisent le sprint avant de s’écarter pour laisser Cavendish et Farrar s’exprimer. Renshaw donne alors trois coups de tête sur l’épaule de Dean ( à 65 km/h ) avant de s’écarter tout en gênant la progression de Farrar. C’est une manœuvre très dangereuse car elle peut provoquer une chute grave entraînant plusieurs dizaines de coureurs sur le sol avec les conséquences que l’on devine. Cavendish a alors le champ libre pour acquérir sa troisième victoire d’étape dans ce Tour et la treizième en trois participations. Une victoire dont il ne peut se glorifier.
En effet s’il l’emporte avec plus d’une longueur d’avance sur Petacchi, Farrar et Rojas, il n’a plus d’adversaires. Lorsqu’une telle action se produit dans un sprint massif, il y a automatiquement un ralentissement des coureurs qui se trouvent derrière. Petacchi, Farrar et les autres ont ralenti par instinct et surtout pour se préserver en cas de chute. La sanction est immédiate dans ce cas. C’est l’exclusion immédiate du Tour. Renshaw ne sera donc pas au départ de l’étape de Bourg-de-Péage. Cavendish perd ainsi son ultime poisson-pilote. La sanction est dure mais juste. Un sprint n’est pas une foire d’empoigne. Le respect des adversaires est primordial. Dans tout sport ce manque de respect est puni. Il l’est aussi dans le Tour de France.
Une nouvelle fois donc on s’étonne de l’attitude des membres de la formation Columbia qui sont peut-être des funambules sur un vélo mais ont une piètre conception de leur sport. L’attrait de la victoire n’est pas une excuse pour avoir un tel comportement. On aimerait que le staff de cette équipe Columbia explique à ses coureurs qu’une conduite de voyou n’est pas compatible avec leur activité.
C’est tout ce que l’on retiendra de cette étape au cours de laquelle deux coureurs français Stéphane Augé et Anthony Geslin accompagnés de l’espagnol Benitez ont longtemps joué les éclaireurs. Mais une fois de plus, cette étape de transition disputée sous une très forte chaleur n’a inspiré que peu de coureurs. Fatigue prématurée ou appréhension des difficiles étapes pyrénéennes à venir ? Nous n’allons pas tarder à être fixé.