L’hypothèse de la lettre d’amour est confortée par une gravure, faite d’après le tableau, et accompagnée de ces vers :
« Qu’elle a de grâce à lire une lettre galante
Car c’en est une assurément
Cet air tendre et content, cette bouche riante
Sont autant d’indiscrets qui trahissent l’amante
Et nous rendent certains du bonheur de l’amant »
Ce tableau est l’œuvre de Jean Raoux (1677 – 1734) un peintre né à Montpellier qui étudie à Paris et s’initie à la peinture « de genre » : des scènes de la vie quotidienne agrémentées de costumes fantaisie. Il part ensuite en Italie, réalise des fresques religieuses pour la cathédrale de Padoue et un ensemble mythologique pour le palais Giustiniani-Lollin à Venise. Son séjour de six ans dans la cité de la lagune lui permet de côtoyer Sebastiano Ricci et Gianantonnio Pellegrini connus dans toute l’Europe.
En 1717 Jean Raoux est admis à l’académie royale en même temps que Watteau mais ne deviendra jamais un peintre de premier plan. Si Watteau est devenu célèbre par ses « fêtes galantes », des scènes festives contemporaines en costume de fantaisie, Raoux s’en tient aux « sujets de caprice » qui représentent des personnages isolés, vêtus de costumes fantaisie et s’adonnant à des activités de loisirs.
La liseuse est exposée au Louvre après sa restauration et une exposition consacrée à Jean Raoux au musée Fabre de Montpellier.