Coups de boule

Publié le 15 juillet 2010 par Jlhuss

Étape 11 : Sisteron – Bourg lès ValenceCoups de boule sur le Tour !

Ils sont complètement fous, chez HTC Columbia. Cavendish s’achète une conduite, se met à rouler (et à gagner) proprement. Du coup c’est son lanceur, Renshaw, habituellement irréprochable qui pète un câble. Sous le fallacieux prétexte qu’il aurait été “balancé contre la barrière” (il y avait un bon mètre d’écart, c’est énorme pour des pros du sprint) il se permet de balancer trois violents coups de casque à 70km-h sur TylerFarrar, le mieux placé, mettant une fois de plus un peloton entier en grave danger. Cette équipe est composée de VOYOUX ! Les commissaires, heureusement, n’ont pas tergiversé et en quelques minutes, la décision est prise : Renshaw déclassé (ça, ce n’est pas grave) mais surtout mis hors course (et là, Cavendish va être un peu mal, privé d’un tel poisson pilote).

Le pire c’est que Cavendish n’avait pas besoin de ça pour gagner, tant il a donné une impression de puissance, étant parti aux 500 mètres contre les 200 habituels.

Sinon, c’était une étape de transition classique… avec heureusement des paysages somptueux, peut être les plus beaux depuis le début de la course. Les pauvres malheureux qui se sont échappés dès le kilomètre 0 ont été tenus avec sadisme à moins de trois minutes pendant toute l’étape. Reprise vingt kilomètres avant l’arrivée, et tentative (pourtant pas très méchante) des Saxo de Schleck pour faire un “coup de bordure” et là on voit une sacrée faiblesse de Contador ! Il ne sait toujours pas frotter, il ne sait pas se placer dans un peloton qui fait des vagues, malgré le coup de bordure de l’an dernier qui lui avait déjà fait perdre près d’une minute. Vinokourov a fait un travail monstre pour le replacer, le remonter, sans succès. Ça aurait soufflé plus fort dans un endroit plus dégagé, qu’el pistolero aurait été en grosse galère.

Pas de “vélo pour les nuls” aujourd’hui, mais deux gros coups de gueule.

Le premier contre le manque de respect de certaines équipes envers le règlement, l’organisation et surtout le public, quand ils manquent de plus en plus souvent la cérémonie protocolaire de signature avant le départ. Il y a quelques dizaines d’années, pas de signature, c’était pas de départ et il serait bon de revenir à cela - ou au moins d’infliger des pénalités significatives en temps et en points, en plus d’amendes conséquentes : là, elles sont ridicules. Si les gonzes se ramassaient cinq minutes, dix points de pénalité plus une amende collective énorme, elles seraient à l’heure et feraient ce qui est prescrit par le protocole.

Parce qu’il y a des gens qui ont fait des dizaines de kilomètres pour assister au départ, qui attendent depuis des heures sous le cagnard ou sous la pluie, la vessie pleine parce qu’ils ne veulent pas perdre leur “bonne place” et que ces gens méritent le respect.

Parce que les cyclistes (à l’exception des gonzes d’Armstrong) ont jusqu’à maintenant toujours été les sportifs les plus accessibles, et qu’on ne veut pas les voir arriver au dernier moment comme certains footeux, écouteurs sur les oreilles, Rayban et capuche sur la tronche, méprisant leur public. Je connais un petit garçon (il a les cheveux gris, maintenant) qui était au paradis le jour où Jacques Anquetil, qui avait repéré son regard extatique, s’est dérangé pour lui dire quelques mots en lui ébouriffant les cheveux, et lui a même donné sa casquette avant de prendre un départ. C’est encore un des plus beaux jours de la vie de ce grand gamin.

Les signatures sur le podium, c’est d’abord une excellente animation avec un commentateur talentueux qui déroule la saga du vélo et rappelle les palmarès, c’est aussi le moment, pour le public, d’applaudir individuellement chaque coureur. C’est enfin un moyen de remercier les “sponsors” qui déboursent quand même plusieurs millions d’euros par année pour permettre aux coureurs de travailler.

Christian Prudhomme, directeur de la course, a fait un rappel solennel. Espérons qu’il sera entendu, et que sinon, dès l’année prochaine, des mesures très dissuasives seront mises en place.

Le second coup de gueule : Franck, tu déconnes !

(Le Point.fr)
Le Luxembourgeois Frank Schleck (Saxo Bank), obligé d’abandonner le Tour de France après une triple fracture à la clavicule gauche à cause d’une chute, a vivement critiqué jeudi les organisateurs, estimant qu’ils jouaient “avec la vie des joueurs”.
“Ceux qui planifient la route du Tour n’ont aucun droit de jouer au hasard avec la vie des coureurs pour faire simplement une course spectaculaire” , déclare dans un entretien au quotidien danois Ekstra Bladet le coureur, qui a chuté sur les pavés de la 3e étape.
“Les chutes font partie du sport cycliste, mais ce n’est pas un divertissement. Il y a des coureurs qui ne se relèvent jamais et deviennent infirmes pour la vie” , a-t-il rappelé.
“Personne ne doit tracer un parcours qui invite presque à des chutes, et surtout pas sur le Tour de France” , a encore dit le champion du Luxembourg, car “aucun coureur ne serait véritablement heureux de gagner le Tour si sa victoire était due uniquement à une chute d’Alberto Contador ou d’Andy Schleck”, les deux favoris de l’édition 2010.
Frank Schleck s’est dit “très en colère et frustré” contre les organisateurs, qui insistent sur la sécurité en obligeant par exemple les coureurs à porter des casques, mais choisissent en même temps un tracé où, selon lui, les chutes sont garanties.

J’ai été le premier à gueuler contre le scandaleux manque d’organisation dans l’étape qui menait à Spa, qui a vu 70 coureurs à terre à cause d’une route transformée en patinoire par le “verglas d’été”, alors qu’il aurait été facile de dégraisser cette portion de chaussée, ou du moins informer les équipes de ce danger potentiel (qui n’était pas mentionné dans le livre de course qui recense en principe tous les pièges)

En revanche, l’étape d’Arenberg dans laquelle l’ainé des Schleck est tombé, tout le monde savait qu’elle contenait des sections pavées. Il y a ceux qui les ont reconnues et se sont entraînés dessus, et les autres. Les pavés, c’est un élément du patrimoine du vélo et là on avait 15 km – contre 50 sur Paris Roubaix.

Personne n’est obligé de s’inscrire au Tour de France ! Si Frank Schleck estimait que c’est dangereux, il pouvait faire le Giro et ensuite se réserver pour la Vuelta ! (et si cinq ou six équipes de cadors prenaient cette décision, nul doute que les organisateurs réviseraient leur copie) En plus, s’il a été malchanceux, je n’ai pas lu qu’il se lamentait de la minute que son frère avait piquée à Contador sur ces pavés… sans laquelle Andy ne serait pas maillot jaune en ce moment.

Sur les pavés, certes on peut tomber et se péter une clavicule… accident de travail du cycliste professionnel. Mais à ma connaissance il n’y a jamais eu d’accident gravissime. Les grimpeurs Schleck demanderont-ils que l’on supprime les étapes de montagne, sous prétexte que les descentes sont éminemment plus risquées que les sections pavées ? Refusera-t-on les étapes en ligne parce que les sprints massifs, “ça craint” ?

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L’ancien du jour – Bernard Thévenet

Un résumé vidéo de l’étape

Le Chat : On a enfin compris de la manière la plus claire la raison pour laquelle les coureurs cyclistes ne portent pas de cornes. Bien sûr c’est parce que leurs épouses sont fidèles n’en doutons pas, mais surtout parce qu’elles pourraient provoquer de graves blessures dans les arrivées disputées au sprint. L’image fera le tour du web ; il est spectaculaire ce jeu de tête à l’arrivée de l’étape pour ne pas se laisser « porter » vers les balustrades. On aurait dit un jeune taurillon dans la pâture en train de faire la gué-guerre à un concurrent auprès des génisses.
Bucolique, dans mes métaphores, je suis à la campagne !