Lucille vit dans une maison au fond des bois, avec sa mère. Adolescente triste et complexée, elle sombre dans l'anorexie et reste allitée chez elle. Arthur vit une tout autre adolescence, au Tréport, en faisant régner la violence vis à vis de ses camarades... Mais rentré chez lui, c'est son père qui l'impressionne, ce père marin éprouvé par la vie, cet homme qui passe ses journées comme pilier de bar. A sa mort, il faudra qu'Arthur reprenne le prénom de son père, comme la tradition le veut, qu'il s'appelle Vlad donc, et soit marin bien évidemment. Ce destin qui lui colle à la peau l'effraie. La rencontre entre Arthur et Lucille, naissance d'un amour précieux, leur donnera le courage de suivre leurs espoirs. Alors, sans écouter leur peur ils décident de s'enfuir pour la Toscane...A lire Lucille, on ne peut rester indifférent. Ce pavé de plus de 500 pages de planches dessinées au trait léger, aux textes rares, affranchis des bulles et autres cases de rigueur, ce pavé qui s'égrène à une vitesse considérable nous procure une palette d'émotions. J'ai frissonné, j'en aurais pleuré. L'histoire est magnifiquement rendue, l'équilibre est subtil entre gravité (la maladie, la mort tragique), volupté (de ce jeune amour aux sentiments timides), et rêve (certaines pages laissent place à l'univers onirique et aux métaphores de l'adolescence comme période de mue).Ludovic Debeurme a réussi là un chef-d'oeuvre, une bande dessinée d'apprentissage. Le mal-être adolescent et l'expérience amoureuse et sexuelle sont évoqués d'une grande justesse.Plus de mot pour en parler sauf chez Sylvie, Olga, et Stella. Bravo simplement.
Fresque poético-littéraire - Buzz LittéraireRoman graphique puissant et subtil - ActuaBD