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"Les témoins de la mariée" Didier van Cauwelaert

Par Manus

Surprenant Didier van Cauwelaert !  Faut-il encore présenter cet écrivain qui écrit comme il respire, dont le style rapide et fluide entraîne le lecteur au gré de son imagination débordante ?

Il va de soi qu'avant d'être une grand écrivain, nous sommes d'abord en présence d'un auteur qui vit un lâcher prise dans ses histoires, qui lui servent d'exutoire, et dont la structure, cohérente et travaillée, se propose colonne vertébrale à son écriture dotée de trouvailles originales quant à certaines expressions ou métaphores.

Oeuvre dans laquelle apparaît de manière non redondante, mais bien sous un angle à chaque fois nouveau, la quête de l'identité, où van Cauwelaert, dans "Les témoins de la mariée", éd. Albin Michel, 2010, reprend ce thème obsessionnel chez lui.

Hermann Banyuls, Marlène Farina, Jean-Claude Chagnot et Lucas Spardi, les quatre amis indéfectibles de Marc, ont plus ou moins raté leur vie professionnelle, privée, leur vie tout court quoi, alors que la fulgurance de la réussite de Marc leur permettra non seulement de ne se poser aucune question sur le sens de leur vie et sur ce qu'ils sont intrinsèquement, mais surtout, de se laisser porter aux sommets de la gloire.

Généreux égoïste, Marc, photographe à la renommée mondiale, les prend tous quatre sous son aile, et les emploie tout en leur offrant une vie de faste.  Liés tant par l'amitié que la vie professionnelle, ils verront pourtant, bien malgré eux, leur quotidien insouciant basculer.

Un jour qui devait s'annoncer radieux, se muera en cauchemar : Marc, ce don Juan invétéré, se tue en voiture, après leur avoir annoncé et mis sur un fait accompli qu'il désirait épouser Yun.

Contraints d'annoncer à cette dernière le décès de son fiancé lors de son arrivée à l'aéroport, les quatre compères perdront dès la première seconde où ils l'auront aperçue, le fil de leur plan, de leur tactique d'annonce, de tout ce qu'ils avaient imaginé, de leur vie.

Renvoyés à eux-mêmes par cette femme aux allures de femme fatale, de passionaria, ils glisseront dans une histoire qui leur échappera vertigineusement.

Van Cauwelaert ne se départit jamais de son humour, et comme relaté plus haut, c'est son imagination fertile qui prête le plus à rire.  Force est de constater que Didier plonge le lecteur irrémédiablement dans le feu de l'action d'entrée de jeu.

Cependant, la fin du roman laisse supposer qu'une suite serait envisageable : avec DVC tout est possible.  Attendons donc 2011 pour voir.

Panthère. 


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