Solidays, Eurockéennes de Belfort, Francofolies de la Rochelle, Rock en Seine,… les organisateurs se soucient de plus en plus de l’impact environnemental de ces événements. Toilettes sèches, flyers en papier recyclé, restauration bio, stands de covoiturage. Les festivals affichent leurs engagements en faveur du développement durable. Soucieux de ses impacts sur l’environnement, ils veulent développer de manière durable ses actions et son environnement social, écologique et économique. Un petit tour d’horizon du festival des vieilles charrues !
- L’Ademe, ressource pour un festival durable
L’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a mis à disposition des organisateurs un outil, nommé Adere (Auto-diagnostic environnemental pour les responsables d’événements), pour leur permettre d’évaluer leurs impacts environnementaux et de les réduire.
«L’outil Adere est pédagogique, mais il ne s’adresse qu’aux organisateurs, déplore Stanislas Surun. Il faudrait que chacun, producteurs, tourneurs, prestataires, puissent se retrouver dans un univers commun». C’est dans ce but que le Synpase, syndicat national des prestataires de l’audiovisuel scénique et événementiel, est en train de créer un label développement durable qui en intègre les trois volets (environnement, social, économique).
- Le premier pilier du développement durable : l’environnement
• Les gobelets passent du jetable au durable :
Au cours de cette 19ème édition du festival des Vieilles Charrues les gobelets jetables se verront remplacés par des gobelets réutilisables. Le principe de distribution est le suivant : le festivalier recevra un gobelet en échange d’une consigne (s’élevant à un euro) qu’il pourra récupérer ultérieurement en restituant son gobelet. Les gobelets réutilisables, du fait de leur « durabilité », contribuent à préserver l’environnement et à réduire la production de déchets. Ce projet s’inscrit donc dans la démarche de développement durable initiée depuis plusieurs années déjà par le festival des Vieilles Charrues.
• Le tri des déchets :
Depuis 8 ans, le tri sélectif est en place sur le site du festival : différentes poubelle sont installées, à la fois pour le public, et pour les équipes des vieilles charrues. Les festivaliers sont également invités à pratiquer le tri sélectif dans les campings, où des « points déchets » sont implantés et des sacs poubelles sont distribués. La qualité du tri s’est nettement améliorée grâce à l’action de tous, et ce sont maintenant plus de 25 % des déchets, soit 50 tonnes, qui sont récupérés, recyclés et qui évitent l’incinération.
• La préservation des ressources :
En amont du festival, tous les documents de communication sont fabriqués avec un papier écologique, issu de forêts gérées durablement. De plus, le papier d’impression utilisé tout au long de l’année au sein des bureaux de l’association est élaboré à partir du réemploi intégral et exclusif de papiers de récupération (Label APUR, Ange Bleu et certification ISO 14001).
Les économies d’énergie
De nombreuses actions sont engagées afin d’améliorer la gestion des énergies (eau, électricité, carburants, gaz). En 2008, la mise en place de fontaines à eau avait permis de distribuer 20 177 L d’eau, soit une économie d’environ 13 500 bouteilles plastiques. En 2009, les dispositifs mis en œuvre ont permis de faire une économie de 400 m3 d’eau. Cette année le nombre de toilettes sèches sur le site du festival passe de 93 à 120 (dont 5 réservées aux personnes à mobilité réduite)
Les dispositifs de transport
Des offres de transports collectifs aux tarifs très attractifs sont une nouvelle fois proposées aux festivaliers pour se rendre à Carhaix, dans le double objectif de favoriser leur sécurité et de limiter la pollution (tarification du trajet à 10 euros au départ de toutes les gares bretonnes, bus au départ de 25 villes à 1,50 euros, diffusion du site de covoiturage…).
L’accueil des personnes à mobilité réduite
Les personnes handicapées sont les bienvenues au festival. Un parking et un camping à proximité du site leur sont réservés et un accueil adapté aux personnes à mobilité réduite et à handicap sensoriel est assuré par une équipe compétente sur le site de Kerampuilh. Pour cette 19ème édition, 220 m² au lieu de 80 m² l’année précédente sont dédiés à l’implantation des trois plateformes handicapé.
Les stands d’information et de sensibilisation
Depuis 1998, il existe sur le site du festival des lieux d’informations et des actions de sensibilisation sur des problématiques variées. L’objectif est de sensibiliser un large public aux conduites à risques et d’offrir une visibilité à propos d’actions solidaires le temps du festival : VIH(avec l’association Aides), prévention du risque alcool(Les Amis de la Santé), prévention des risques auditifs.
- L’économie sociale et solidaire : pilier du développement durable
Les Vieilles Charrues associent à leurs actions les associations et acteurs locaux qui collaborent à l’organisation du festival. Les entreprises locales sont pleinement impliquées dans l’économie du festival : boulangers, commerçants, artisans, grossistes, …80 % des fournisseurs du festival sont situés en Bretagne, et 25% d’entre eux en Centre Bretagne. Mais l’engagement des Vieilles Charrues dépasse le cadre du festival et s’étend toute l’année, dans une volonté toujours plus forte de dynamiser le centre-Bretagne.
La prévention des risques professionnels
Depuis de nombreuses années le Festival des Vieilles Charrues a placé la notion de santé-sécurité au cœur de son organisation. Sécurité du public bien sûr, mais aussi des salariés, bénévoles, et professionnels des entreprises extérieures. La politique de maîtrise des risques professionnels s’appuie sur un certain nombre de textes réglementaires. Les Vieilles Charrues intègrent ces obligations dans sa démarche d’amélioration continue de la prévention et dans ses actions de prévention initiées sur le long terme. Ces textes mettent l’accent sur la nécessité d’éliminer les risques à la source par la mise en place de moyens de protection collectifs et individuels. En s’appuyant et en respectant la réglementation, le festival a ainsi la volonté de réduire autant que possible les risques liés au travail des uns et des autres dans la préparation, le déroulement et le démontage de l’événement. Pour obtenir une expertise dans cette démarche, depuis 2007, le festival des Vieilles Charrues a noué une collaboration bipartite avec le département Hygiène Sécurité Environnement de l’IUT Lorient et l’association Pr’Event spécialisée dans la prévention des risques professionnels liés à l’événementiel.
- Le collectif des festivals engagés pour le développement durable et solidaire en Bretagne
Depuis 2005, le festival des Vieilles Charrues participe activement à une démarche collective inspirée des problématiques de développement durable et de l’Agenda 21 au sein d’un groupe de travail initialement composé de six festivals bretons. La Région Bretagne et l’ADEME ont répondu positivement à l’accompagnement de ce groupe de travail, ce qui a abouti à l’élaboration de la Charte des festivals engagés dans le développement durable et solidaire en Bretagne. Celle-ci formalise l’engagement des festivals à poursuivre leurs actions en faveur du développement durable et à mutualiser leurs expériences. Le 17 novembre 2009, les festivals ont créé l’association du « Collectif des festivals engagés pour le développement durable et solidaire en Bretagne ». Depuis, on compte au total 22 festivals signataires de la Charte.
Celle-ci engage les festivals signataires, dont les Vieilles Charrues, dans un programme d’actions qui poursuit cinq objectifs :
• lutter contre l’effet de serre et favoriser l’économie d’énergie
• favoriser des modes de production et de consommation durables
• participer à l’économie sociale et solidaire
• se former et s’informer sur le développement durable
• faire participer tous les acteurs du festival à un développement durable et solidaire
- L’avis Sequovia
Le festival des Vieilles Charrues est précurseur dans son approche d’événement culturel et développement durable. Il, démontre que le succès peut sanctionner une approche écologique, sociétale et économique originale. Plus grand festival de musique français, le Festival des Vieilles Charrues a accueilli 230 000 personnes l’été dernier à Carhaix. Autant de festivaliers qui ont profité pendant quatre jours de concerts respectueux de l’environnement.
La mobilisation des organisateurs de festivals s’accentue fortement, encouragée par les collectivités locales qui sont les premiers financeurs des manifestations culturelles ! Ces démarches ne peuvent être qu’applaudi et valoriser !