On aurait du peindre l'aquarelle,
de notre tendre amour modèle.
On aurait du s'atteler à la tâche,
avant que la vie ne nous prive de gouache.
A dessein, j'esquisse d'un trait mal assure,
le portrait, que ma mémoire a conservé.
Car te revoir, ne serait ce même qu'en dessin,
te fait paraître toujours un peu moins loin.
Un ongle indélicat à gratter le vernis,
qui protégeais notre amour si joli,
et sous l'écaillure, de cette peinture naive,
à fait ressurgir des fleurs maladives.
Même s'il manque des couleurs à ma palette,
je cherche par tous moyens, a dessiner ta silhouette.
Un croquis au fusain, même du bout des doigts,
me rapproche chaque fois, un peu plus de toi.
Ma stupeur et ma surprise ne furent pas feinte,
de voir notre amour se ternir de toutes ses teintes.
Sur le chevalet, la toile de cette femme que j'ai connu,
sur laquelle le pinceau ne reviendra plus.
Et s'il me reste encore un peu de talent,
je tracerais sur n'importe quels murs blancs,
l'épure de ton visage, d'un coup de crayon,
pour que tu me rejoignes pour de bon.
PAEPEGAEY Michel