par Lod
Avant, quand j’avais vécu toute ma vie en métropole, je m’imaginais que les litchis poussaient dans les restaurants chinois, comme les champignons noirs. En bien pas du tout !Ici, à la Réunion, dès le début du mois de décembre, sur de vrais arbres, de vraies branches en sont pleines ! Mais nul ne s’aventurerait à en cueillir à la sauvette sur l’arbre de bord de route qui n’a l’air à personne : un coup de fusil est vite parti ! Non. Celui qui n’a pas SON « pied letchi » chez lui doit se résoudre à en acheter aux abords des supermarchés, aux carrefours, sur les trottoirs, deux tréteaux, une planche, une balance, et une montagne de litchis avec la pancarte : « tant d’euros le kilo ».
La première fois que j’ai acheté des litchis, l’an dernier, j’ai cru que je m’étais fait avoir bien comme il faut : je me suis retrouvée avec plus de branches et de feuilles que de fruits ! Mais en fait, c’est normal, c’est comme ça que ça marche. Dans ton kilo de litchis, il y a peut-être 500 grammes de litchis et 500 grammes d’arbre. En même temps, il faut garder
Lointain cousin de la châtaigne et de l’oursin, le litchi dissimule sa chair délicieuse sous un aspect hérissé et rébarbatif. Bien rouge à la cueillette, il vire au marron dès le surlendemain (si on lui en laisse le temps…)
On perce l’écorce, on épluche (plus le litchi est frais, plus il est facile à dépiauter), et là, ce globe sucré, juteux, blanc, charnu, on y mord à belles dents avec l’espoir fou que ce sera un « petit noyau » : certains litchis ont un noyau énorme qui contrarie la dent et gâche le plaisir. Mais d’autres, d’autres ! cachent un minuscule noyounet de rien du tout, source de liesse et d’exaltation pour l’heureux veinard qui, sitôt le fruit avalé, l’exhibe victorieusement : d’ailleurs on ne peut pas manger de litchis sans faire de « concours du plus petit noyau », ce serait un peu comme manger des frites et ne pas faire le concours de « celui qui a la plus longue. » (Oups, sortie du contexte, la deuxième partie de cette phrase pourrait être interdite aux moins de 16 ans…)
Bref.
Tout ça pour dire que, lorsque nous prendrons l’avion vendredi prochain, nous quitterons les litchis juteux, les mangues suaves, les fruits de la passion acidulés, sans compter les lagons à 30° minimum, pour atterrir onze heures plus au nord au pays des icebergs et des pingouins, « Paris CDG, la température au sol est de -5°… » (« Non, Laurent, ne pleure pas, il faut être fort ! ») Si ça c’est pas la preuve qu’on vous aime !!
Lod
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