Nuages, feuillages,
Bouts de cailloux, bouts de brindilles,
Cheminées, graminées,
Le vent, le temps, et quoi?
De ce qui passe,
De ce qui reste
Dessus, dessous,
De ce qui vient,
Qui ne vient pas,
Ne viendra pas,
Fleurs de granit,
Œil de zénith,
Eau mal tendue,
Herbe dodue.
Je suis présent, je vous attends.
Je n'ai pas mal.
Eugène Guillevic, Etier, poèmes
1965-1973, Gallimard 1979, p. 102. (Ce livre, suivi de Autres est également disponible en Poésie/Gallimard).
*
Il s’invente lui-même
A l’image des rochers,
Des fleurs, de l’épervier,
De la taupe, du poulpe
*
S’il est tellement
Obsédé par l’étang
C’est qu’il est peut-être
Lui-même un étang,
Qu’il en est resté là.
*
Il va voir la vague
La verra longtemps.
Chaque fois,
Il n’en saura guère plus
Sur ce qu’il a de commun avec elle.
Elle est une de ces choses
Dont il ne se lassera pas.
Guillevic, Ce Sauvage, poème, coll.
Po&Psy, éditions Erès, 2010, pp. 16, 41 et 42.
Guillevic dans Poezibao :
bio-bibliographie, extrait 1, extrait
2, extrait
3, extrait
4, Mots et images de Guillevic (parution),
extraits
5, Relier (note de lecture de T. Hordé), extraits
6, article
adhérer à une absence (Saténik
Bagdassarova), notes sur la poésie
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