Bonjour Mme Papazian,
Je suis Roman Bernard, rédacteur en chef du site web du Cri du Contribuable, le journal deContribuables Associés.
Étant abonné aux newsletters de « Mon Figaro Business », j’ai reçu la dernière, ci-dessous, de « Prospective Placements ».
J’ai été agréablement surpris du titre « Fiscalité : donnant, donnant ? ».
Néanmoins, dès que j’ai commencé la lecture de votre article, je n’ai pu manquer de relever plusieurs erreurs, que voici :
- Tout d’abord, vous écrivez que « [l]‘an prochain, les niches fiscales devraient être moins généreuses »… En quoi les niches fiscales, c’est-à-dire les exonérations d’impôts, sont-elles « généreuses » ? Dire cela revient à dire que l’argent que l’État ne prélève pas lorsqu’il permet une exonération d’impôt est une dépense de l’État. Et donc, au final, que l’argent appartient en premier lieu à l’État, et que celui-ci en concède une partie (sans cesse plus réduite) aux contribuables… Cette erreur d’optique est compréhensible d’un politique, mais pas d’un journaliste !
- De même, vous écrivez que « l’état des finances publiques ne permet à l’évidence guère d’autres « cadeaux » ». Mais en quoi le fisc fait-il des « cadeaux » aux contribuables lorsqu’il réduit un prélèvement obligatoire ?
- Vous écrivez ensuite : « En temps de crise, d’accroissement des inégalités, supprimer l’ISF sonnerait certes comme une hérésie politique, voire une provocation. » Puisque, comme vous l’écrivez plus haut, l’ISF touche en majorité les classes moyennes, en quoi serait-il provocateur et politiquement hérétique de supprimer cet impôt qui, contrairement à son objet initial, touche en majorité des Français qui ne sont pas particulièrement riches ?
- Vous écrivez enfin : « Bon, on ne supprime pas un impôt parce qu’il ennuie les contribuables, c’est sûr. Et à l’heure de la rigueur et des économies obligées, encore moins qu’à tout autre moment. » Quel est le rapport entre la nécessité (avérée) de faire des économies et la suppression d’un impôt ? Les économies que la puissance publique doit effectivement réaliser à l’avenir portent sur leurs seules dépenses, et non sur leurs recettes !
Bien cordialement,
Roman Bernard
Le Cri du Contribuable