Laisse-moi ta mémoire,
laisse-moi un regard,
mais ne me laisse pas les clés,
je les perdrais,
dans le flou de ton visage,
dans les mots avares.
Qu'est-ce qui me permettrais de les porter sur moi,
puisque tout, tu as verrouillé ?
Laisse-moi une idée,
ton parfum sur le poignet,
mais ne me laisse pas ton rire,
je l'éviterai,
à trop l'entendre, il résonnerai,
ton sourire, ton sourire...
Garde-moi un été,
pour se jeter à l'eau,
avant que la mer prise par la marée,
ne s'en aille, ne s'en aille...
Prête-moi l'illusion,
d'être ici et pas ailleurs,
quand tu t'en vas mon coeur se meurt.
Retiens-moi d'un soupir,
je l'enfermerai à double tour,
je le laisserai s'échapper pour ton retour.
Donne-moi un bout de toi,
je l'agrandirai pour te garder près de moi...
Tout près de moi...