When the emperor was divine de Julie Otsuka

J’ai très vite été charmée par le style épuré de Julie Otsuka, par la force et l’austérité de son récit.
Pourtant, à la page 10, à la mort de White Dog, le chien de la famille, ce n’était pas gagné car j’ai bien failli vomir sur ma couette. Je me suis tant bien que mal délestée de cette image en apparence cruelle et de l’idée que le personnage principal me serait insupportable jusqu’au bout.
Quelques paragraphes plus loin, à mon grand soulagement, les choses se sont éclairées, on comprend qu’il s’agit de survie, que cette famille américaine d’origine japonaise n’est plus maîtresse de son destin.
En effet, du jour au lendemain, après l’attaque de Pearl Harbour en 1941, ils deviennent, comme tous les Japonais de la Côte Ouest, les ennemis des Etats-Unis. Le père est arrêté en pantoufles, interrogé et interné dans un camp du Montana. Quelque temps plus tard, ce sont sa femme, sa fille et son fils que l’on déplace pendant de longs mois de la Californie au désert de l’Utah. Ils y resteront jusqu’à la fin de la guerre.
Une histoire à quatre voix empreinte de dignité où l’on ressent l’injustice faite à cette communauté et leur incroyable résignation.
And remember, it’s better to bend than to break.
J’ai tout particulièrement aimé la façon dont le thème de l’identité se tisse dans les mailles honteuses de l’histoire de ce pays.
When the Emperor Was Divine (Quand l’empereur était un Dieu) est un très beau premier roman sur un sujet peu abordé dans la littérature et probablement inspiré par le parcours de la famille de Julie Otsuka.
Une petite merveille repérée chez Cuné dont voici les premières pages.
La note de L'Ogresse: