SNCF, je te présente mes plus plates excuses. Plus jamais je ne me plaindrai de la lenteur de tes trains Corail. A côté des trains vietnamiens, ce sont de véritables bolides...
Pour vous donner un ordre d'idée, il faut compter une quarantaine d'heures pour faire Saïgon-Hanoï ce qui fait une moyenne de... 50km/h. Eh papy gapette, on est pas en agglomération, tu peux appuyer sur le champignon.
Sachant que la distance entre Ho Chi Minh City et Nha Trang est d'environ 300 kilomètres, je vous laisse calculer le temps qu'a duré le trajet. Ça a bien justifié la réservation d'un train de nuit... où nous n'avons pas dormi lourd.
admirez la finesse du matelas... une feuille de riz.
Peu importe. Ça a été l'occasion d'apprendre ce qu'est un « hard sleeper » (le type de couchette que nous avions réservé), et puis nous sommes arrivées assez tôt pour profiter de la plage presque vide... une première (et dernière) pour nous!
La grande et belle plage de Nha Trang... c'est, à mes yeux, le seul intérêt de la ville.
Cette grande station balnéaire n'est pas désagréable mais n'a pas de charme particulier. Paraît que ça rappelle Nice et Rimini mais je peux pas vous dire parce que je n'ai encore mis les pieds dans aucune de ces deux villes. C'est très touristique bien sûr, avec des immenses hôtels de béton en front de mer (quel dommage...) plein de restos et bars de type très occidental, un peu plus et on en oublie qu'on est au Vietnam, sauf si on va s'aventurer un peu plus loin dans la ville.
Pour des vacances relax à la plage et/ou festives le soir, c'est parfait, le seul moment stressant de la journée étant la traversée de la rue pour aller à la plage. Par contre, si on veut vraiment découvrir l'âme du Vietnam, ce n'est pas l'endroit idéal. Tout dépend de ce qu'on recherche. Nous c'était le repos... donc ça nous allait.
La seule chose qui m'ait vraiment conquise dans la ville, c'est l'hôtel. Un petit bijou, un havre de paix à 100 mètres de la plage, avec un personnel adorable.
www.perfume-grass.com
Vacances scolaires vietnamiennes obligent, les tarifs sont un peu plus élevés que ce dont nous avions l'habitude mais 12$ la nuit pour 2, ça reste dans l'ordre du très très raisonnable voire du ridicule (ouh que le retour aux prix européens va faire mal... on devient radin, ici),. Surtout que le petit déj est compris (ce qui n'est pas la règle ici), à volonté, très bon (pancake, omelette, fruits frais...) et, détail non négligeable pour les marmottes que nous sommes, servi jusqu'à 11h. Vous ne me croirez probablement pas si je vous dis que la baguette est aussi croustillante qu'en France (et chaude, en plus). Après le truc caoutchouteux et sucré du Cambodge, ça relève du surréel. Ça m'aurait presque donné le mal du pays, tiens (j'ai bien dit presque).
chambre avec vue sur cocotier
Après 2 jours de glande totale, nous avons mis le réveil à 7h30 (j'en baille encore) pour le « 4 islands day trip ». Une expérience... unique.
Chose (agréablement) inhabituelle, il n'y avait pas que des touristes occidentaux, mais aussi des Vietnamiens (vacances scolaires, souvenez-vous). Plus décevant, la ségrégation « naturelle » qui s'est effectuée. Pendant la première heure, nous nous sommes étonnées d'être les seules Européennes sur le bateau (bondé, à propos) et nous sentions très observées. Nous avons compris lorsque nous sommes montées sur le toit: c'est là que se trouvaient tous nos pairs (verts parfois, et surtout rouges à cause du soleil).
Un Américain tout cramé en position du lotus, présidant malgré lui le somptueux buffet déjeuner
Heureusement qu'il y avait le GO (Gentil Organisateur, pour ceux qui ne connaitraient pas leurs classiques) vietnamien plus ou moins bilingue pour fédérer tout le monde autour de lui. GO tous touristes, et tous risques, aussi. Il a commencé par nous imiter Leonardo di Caprio en beuglant la chanson de Titanic accroché à la proue, puis a enchaîné avec des histoires qui devaient être drôles mais que nous n'avons pas comprises à cause de l'accent vietnamien.
Après manger, c'était parti pour une séance de chansons internationales: l'animateur, qui devait avoir un sacré répertoire, nous a promis une chanson par nationalité représentée sur le bateau.
C'est Anke a ouvert le concert... tout à fait à l'insu de son plein gré... J'étais en haut, et j'ai entendu le GO l'annoncer et les acclamations du public.
Je suis descendue en trombe pour assister au spectacle.
Anke Superstar (Deutschland, du brauchts nicht mehr suchen)... Elle s'en est tirée plus qu'honorablement, la pauvre petite bonne femme... Inutile de préciser que la moitié (asiatique) du bateau a voulu une photo avec elle après.
Plût à Bouddha, je n'avais révélé à personne ma nationalité (merci encore Anke de ne pas m'avoir sadiquement dénoncée), sinon j'aurais été bonne pour la dirlada devant 100 personnes.
Nous nous arrêtions fréquemment pour des pauses-barbotage, ce qui m'a permis de sauter (je n'ai pas dit plonger) pour la première fois de 3 mètres... dans l'eau et sans parachute.
Là aussi les différences culturelles étaient intéressantes: d'un côté les Occidentaux qui nageaient comme des poissons avec leurs indécents maillots et bikinis, de l'autre les Vietnamiens avec leurs tee-shirts... et leurs bouées. La plupart du temps ils ne savent pas nager!! Cependant, je n'ai pas dit non à la bouée au moment du "floating bar": on nous a servi du mauvais vin dans l'eau, avec des morceaux d'ananas pour faire passer le goût du sel (je pense), et de la musique en arrière-fond sonore... Concept intéressant.
Sinon, Nha Trang compte un véritable magicien parmi ses habitants: le coiffeur français Jean-Lou.
un prospectus très prometteur
Arès 2 essais maison absolument infructueux avec des teintures achetées au supermarché (enfin, à la supérette), il a réussi l'exploit de redonner à la chevelure d'Anke une couleur à peu près naturelle. En lui tirant les cheveux (on n'a rien sans rien), il lui a raconté qu'il avait travaillé pour un présentateur télé français très connu...elle n'a pas retenu le nom, cette nounouille!! Dommage que mes cheveux n'aient eu besoin ni de coupe ni de couleur... rien que pour les potins, je serais bien passée le voir, le Jean-Lou.
Je termine ce post avec un peu d'adrénaline pour vous montrer que quand même, eh oh, nous ne nous sommes pas transformées en mollusques intégraux.
Nous avons testé une activité dont je n'avais jamais entendu parler: le parasailing. C'est un truc hybride entre le parachute et le jetski: à la place des skis, on a un parachute (ou plutôt paramonte?) sur le dos, accroché par une longue corde à un bateau rapide qui vous fait monter à cinquantaine de mètres en prenant de la vitesse (…) Je viens de trouver le mot français sur Google: parachute ascensionnel. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais il y a comme une contradiction entre les 2 mots... (des littéraires diraient que nous avons affaire à un magnifique oxymore)
Enfin bon, quand on est en l'air, on ne se pose pas la question... On admire... et croise les doigts pour que le vent ne tombe pas subitement alors qu'on est en train de planer à 50 mètres au-dessus du sable.