Ivan Šuker, un homme qui ne contr

Ivan Šuker, un homme qui ne contrôlait plus ses émissions

Décidé à ne plus se retenir, et cédant à la pression de ses sphincters, le ministre de l'Economie, Ivan Suker, a lancé une émission pour une valeur de 1,8 milliards d'euros. Autant dire l'émission de sa vie, la reine des émissions. Cette fois il semblerait que le ministre s'est complétement lâché. La Croatie, elle devant un tel paquet, n'a pas fini d'en ressentir les effets (snif, snif ).

Justement le Balkanikum a décidé d'interroger ceux sur qui le poids d'une telle opération risque de peser le plus. Etant donné qu'il n'est pas facile d'interviewer des enfants, nous avons choisi d'interroger de jeunes adolescents et de leur demander s'ils ne considéraient pas que leur avenir est définitivement compromis.

Ana (14 ans) et son compagnon Franjo (à peu près le même âge) ont accepté de répondre à nos questions. (Pour ne pas les "trahir", nous avons décidé de transformer leurs noms) :

Balkanikum : Anne, qu'avez-vous ressenti en apprenant une telle nouvelle ?

Anne : Rien, je me suis sentie anéantie.

Balkanikum : Et vous Frank, comment avez-vous appris la nouvelle ?

Frank : En lisant le journal.

Balkanikum : Quel journal, celui d'Anne ?

Frank : Non, le journal habituel, le bête journal qu'on peut acheter au coin de la rue. Du reste je ne crois pas qu'Anne écrirait une telle insanité dans son journal intime. Rendez-vous compte : 1,8 milliards d'euros !!!

Balkanikum : Anne, croyez-vous que votre génération pourra un jour rembourser une telle énormité ?

Anne : Pour tout vous dire, je m'en fiche un peu. J'ai quatorze ans et j'ai la vie devant moi. Je trouverai un mari riche, si possible un étranger, et que chacun se débrouille avec cette émanation, pardon, je veux dire cette émission.

Balkanikum : Bravo Anne, on sent que vous avez de la ressource, je suis sûr que votre intuition féminine vous ouvrira la bonne porte. Et vous Frank, en tant qu'homme, pensez-vous recourir à de tels stratagèmes ?

Frank : Non, sans vouloir offenser Anne, il n'est pas question d'en arriver là. Si jamais notre génération est incapable de rembourser une telle somme, et franchement je ne crois pas que nous allons tous devenir millionnaires rien que pour le plaisir de nous débarrasser de nos millions, alors je changerai de nationalité.

Balkanikum : Laquelle par exemple ?

Frank : Et bien je me verrai bien devenir russe. Ce sont de lointains cousins slaves qui savent, semble-t-il, un peu mieux manier leur barque que nous. Ils sont même parvenus à installer leurs affaires en Croatie alors qu'il n'y a pas si longtemps c'était tout à fait inimaginable. La Croatie était considérée comme une chasse gardée de l'Occident et jamais l'Oncle Sam n'aurait permis de les voir s'implanter aussi profondément vers l'Ouest.  

Balkanikum : Donc cela ne vous dérangerais pas de devenir Russe d'ici quelques années ?

Frank : Absolument pas, surtout s'ils continuent d'avancer leurs pions de la sorte. On dirait que depuis la mort de ce poivrot d'Eltsine, les Russes ont réappris à jouer aux échecs. J'attends avec impatience de voir leur prochain coup.  

Balkanikum : Et en Croatie, votre gouvernement ne joue-t-il pas lui aussi aux échecs ?

Frank : Ah non, le notre joue aux dames pipi, vous le savez bien !

Balkanikum : C'est vrai, j'oubliais. Il est vrai que votre petite Eltisne locale a l'air de plus en plus intoxiquée - par le pouvoir - mais apparemment, contrairement aux Russes, il n'y a personne à l'horizon pour s'en débarrasser. Frank, avez-vous un dernier commentaire ?

Frank : Non, je propose de laisser la parole à Anne.  

Balkanikum : Bonne idée. Anne que diriez-vous au ministre de l'Economie, Ivan Šuker, si vous aviez l'occasion de lui parler ?

Anne : Rien, je lui dirais qu'il fasse ce qu'il veut de ses sphincters, mais par pitié qu'il cesse de jouer avec nos nerfs.

Ivan Šuker, un multirécidiviste, chacune de ses émissions est plus importante que la précédente, de sorte qu'il faut quasiment un motoculteur pour casser les crottes qu'il laisse derrière lui.