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Critiques en vrac 25: Salvage – Cabin Fever 2 – Messengers 2 – The House of the Devil

Par Geouf

Salvage de Lawrence Gough

Critiques en vrac 25: Salvage – Cabin Fever 2 – Messengers 2 – The House of the Devil

Résumé: La veille de Noël, un tranquille quartier résidentiel britannique est soudainement investi par des troupes d’élite qui forcent les habitants à se barricader chez eux. Beth, une jeune femme divorcée, n’a qu’une obsession : s’assurer de la santé de sa fille Jodie, qui s’est refugiée dans la maison d’en face. Mais entre elle et sa fille se dresse quelque chose de beaucoup plus dangereux que les militaires…

La qualité des DVD Mad Movies étant plus qu’aléatoire ces derniers temps (cf les très mauvais Necromentia et The Mother des mois précédents), c’est avec peu d’entrain que je me suis lancé dans le visionnage de Salvage, petit budget britannique (d’ailleurs totalement passé inaperçu ici). Et pourtant, si on est loin du chef d’œuvre, il faut avouer que Salvage est plutôt une bonne surprise. Sur un pitch très proche du sympathique Right at your Door (un personnage est enfermé dans sa maison sur les conseils des autorités alors qu’une menace inconnue rode à l’extérieur), Lawrence Gough emballe un solide petit thriller. L’histoire n’est certes pas très originale, et la plupart des rebondissements sont assez prévisibles (notamment le final vanté par la jaquette), mais Gough réussit à remporter l’adhésion en se concentrant avant tout sur ses personnages. Et malgré le budget et les décors plus que limités (une rue et l’intérieur d’une maison), cela fonctionne, sans que le réalisateur n’ait besoin ni d’expliciter la menace (pendant les deux tiers du film on ne saura pas s’il y a vraiment une menace) ni de montrer des débauches de sang. Un parti pris minimaliste salvateur en ces temps ou les films à petit budget misent tout sur la tripaille pour appâter le chaland. Les deux acteurs principaux, Neve McIntosh et Dean Andrews (tous deux venus de la télévision britannique) sont parfaitement crédibles et donnent corps à des personnages réalistes et bien loin de ce qu’on peut voir habituellement dans le cinéma de genre. Ce sont en effet tous les deux des adultes d’un âge mûr, l’une étant une femme moderne ayant sacrifié sa famille au profit de sa carrière, et l’autre un homme adultère rongé par le remord. Bref, des gens normaux, avec leurs faiblesses et leurs forces, ce qui les rend terriblement proches de nous, et renforce l’identification du spectateur. Lawrence Gough a de plus la bonne idée d’ancrer son récit dans l’actualité en exploitant habilement la peur constante du terrorisme insidieusement créée par les gouvernements mondiaux.

Grace à des personnages forts et intéressants, Lawrence Gough réussit à faire oublier les limites de son budget et de son scénario classique. Une bonne surprise, pas inoubliable, mais tout à fait recommandable.

Note : 6/10


Royaume-Uni, 2009
Réalisation : Lawrence Gough
Scénario : Lawrence Gough, Colin O’Donnell
Avec : Neve McIntosh, Dean Andrews

Cabin Fever 2: Spring Fever de Ty West

Résumé: L’eau contaminée par le virus dévastateur du premier film se retrouve dans une usine d’eau minérale, dont les bouteilles sont livrées dans un lycée américain, le soir du bal de promo.

Je dois avouer que je ne suis pas un grand fan du premier Cabin Fever, qui ne m’a laissé absolument aucun souvenir. C’est donc plutôt par curiosité et sur le nom du réalisateur (Ti West, réalisateur du sympathique mais aussi vite oublié The Roost) que j’ai décidé de regarder cette séquelle produite pour le marché de la vidéo. Les quelques échos sur les difficultés de production pouvaient inquiéter (Ti West aurait renié le film), mais au final Cabin Fever 2 est plutôt une bonne surprise.

Après un court et percutant (c’est le cas de le dire) prologue voyant le dernier survivant du film précédent se faire exploser par un bus scolaire, le film s’ouvre sur un excellent générique animé. Un cartoon qui suit les étapes de la contamination des bouteilles d’eau minérales bientôt expédiées dans le lycée où se déroule l’action (le procédé sera d’ailleurs repris en fin de film pour montrer la suite de la contamination). Ti West prend ensuite son temps pour présenter les personnages dans un premier tiers rempli de clichés de teen movies: le bal du lycée, le héros un peu gauche amoureux de son amie d’enfance alors que celle-ci sort avec le beau gosse insupportable du bahut, le meilleur pote « rondouillard mais marrant »… Mais le gros intérêt du film c’est que Ti West va ensuite s’appliquer à taper sur ces clichés comme un sale gosse mal élevé. Car la plupart des personnages sont en fait complètement tarés, ce qui donne lieu à de nombreuses scènes délirantes. Le meilleur pote du héros se fait soudainement sucer par une fille dans les toilettes, la prof de biologie a un bec de lièvre et gifle les élèves, le proviseur est homo et passe son temps à résoudre les crises de son couple au téléphone, l’agent d’entretien déteste les élèves et se venge en pissant dans le saladier de punch, etc. Bref, tous les personnages ont un petit grain au cerveau, ce qui rend le film immédiatement sympathique.

Du coup, peu importe que les débordements gores se fassent un peu trop attendre, le jeu de massacre ne commençant que dans le dernier tiers, Ti West a déjà réussi à faire un film très fun. Avec son image au grain et aux couleurs typiques 80’s, ses références évidentes mais bien amenées (le bain de sang lors du bal renvoie directement au final du Carrie de Brian de Palma), Cabin Fever 2 est une bonne péloche du samedi soir. Tout juste pourra-t-on regretter la relative sagesse des scènes gores (est-ce là le résultat des soucis de production ?), même si certaines sont bien gratinées (notamment le résultat d’une fausse couche sanglante). Cabin Fever 2 n’a donc pas à rougir de la comparaison avec le premier épisode, et arrive même à le surpasser en termes de plaisir.

Note : 7/10


Etats-Unis, 2009
Réalisation : Ti West
Scénario : Joshua Malkin
Avec : Rider Strong, Noah Segan, Alexi Wasser

Messengers 2: The Scarecrow

Critiques en vrac 25: Salvage – Cabin Fever 2 – Messengers 2 – The House of the Devil

Résumé: Cultivateur de maïs, John Rollins a bien du mal à joindre les deux bouts: les quelques plants qui poussent sont aussitôt dévorés par les corbeaux, et les commerçants du coin refusent de lui faire crédit tant qu’il n’aura pas payé ses dettes. Mais sa chance commence à tourner lorsqu’il installe dans son champ un vieil épouvantail trouvé dans sa grange : tous les corbeaux décèdent mystérieusement, et le banquier qui s’apprêtait à lui prendre sa ferme est victime d’un accident mortel. Mais bien entendu, ce soudaine chance à un prix, et lorsque les morts commencent à s’accumuler autour de sa ferme, John comprend qu’il ne va pas pouvoir s’en sortir sans séquelles…

Le premier Messagers, réalisé par les frères Pang (The Eye) s’il était très loin d’être mémorable, avait au moins le mérite de faire passer un bon moment, grâce notamment à une réalisation solide et à de bons acteurs (Dylan McDermott, Kristen Stewart). Relatif succès oblige, la boite de production Ghost House Picture a bien évidemment très vite produit une suite pour le marché du DVD. Enfin, difficile de réellement qualifier de suite ce navet ne reprenant du premier film que son décor principal (une ferme).

The Messengers 2 est à l’image de la plupart des suites DTV de succès hollywoodiens, un film plat et sans saveur, produit à la va-vite juste histoire de grappiller quelques deniers sur le nom du film original. Et comme souvent, le titre est appliqué mécaniquement sans que le film n’ait aucun lien avec son ainé. Il n’est donc ici plus question de fantômes, mais d’un épouvantail meurtrier, et les corbeaux, messagers des âmes perdues dans le premier film (d’où le titre), ne sont ici qu’une nuisance vite éliminée. Le film de Martin Barnewitz est en fait plutôt un repompage d’Amytiville et Shining, pour l’histoire du père qui se laisse petit à petit séduire par le côté obscur du lieu dans lequel il vit, jusqu’à mettre en danger la vie de sa famille. Du déjà vu 150 000 fois donc, usé jusqu’à la moelle, et devant lequel il sera bien difficile de réprimer un énorme bâillement. Le réalisateur tente bien d’instaurer un faux suspense éventé au bout de 10 minutes sur le fait de savoir si c’est l’épouvantail qui tue les gens ou le gentil papa qui a pété un câble, mais cela ne fonctionne jamais.

Un très bon film pour faire le repassage, en somme, vu qu’il n’y a pas besoin de plus d’attention que ça pour suivre.

Note : 2/10


Etats-Unis, 2009
Réalisation : Martin Barnewitz
Scénario : Todd Farmer
Avec : Norman Reedus, Heather Stephens

The House of the Devil

Critiques en vrac 25: Salvage – Cabin Fever 2 – Messengers 2 – The House of the Devil

Résumé : Pour pouvoir payer le loyer du logement étudiant qu’elle vient de trouver, la jeune Samantha décide de faire du babysitting. Seul problème, à son arrivée, le couple pour lequel elle doit travailler lui avoue qu’ils n’ont pas d’enfant, et que c’est la grand-mère de la famille qu’il lui faudra garder. D’abord hésitante, Samantha finit par accepter devant la forte somme d’argent proposée. Seule dans la grande maison isolée, Samantha commence à entendre des bruits étranges venus de l’étage…

On continue dans la filmographie de Ti West avec son dernier film en date, le très apprécié The House of the Devil, précédé d’une flatteuse réputation. Le jeune réalisateur ne s’en est jamais caché, il est grand fan des films d’horreur « rétros », et en particulier du cinéma horrifique des années 80. Cabin Fever 2 reprenait déjà certains gimmicks de cette décennie, au niveau de l’image et des musiques, mais The House of the Devil pousse encore plus loin le concept. Car le film entier a été pensé comme s’il avait été réalisé dans les 80’s. L’action se déroule donc au cours de la décennie en question, le sujet est typiquement 80’s (les cultes sataniques dans les familles bourgeoises américaines), le grain de l’image retrouve la patine des films de l’époque, la musique au synthétiseur rappelle les meilleures partitions de John Carpenter, la maison et sa présence mystérieuse à l’étage rappelle l’école de Suspira, etc.

Mais au-delà du simple exercice de style, The House of the Devil est un vrai film d’horreur à l’ancienne, de ceux qui prennent leur temps pour installer une ambiance et faire monter la pression. Avec très peu d’effets, Ti West se débrouille plutôt pas mal pour créer une tension insidieuse. Il lui suffit d’une grande maison isolée, de quelques bruits, d’un couple bizarre (Tom « Manhunter » Noonan et Mary Woronov, réellement déroutants) pour instiller un climat inquiétant. La jeune Jocelin Donahue, sur les épaules de laquelle repose tout le film, est impressionnante de naturel et compose un personnage de « girl next door » immédiatement attachant, pour laquelle il est difficile de ne pas stresser.

On pourra seulement reprocher au réalisateur de peut-être prendre un peu trop son temps, vu qu’au final il ne se passe pas énormément de choses dans le film. Dommage aussi que la conclusion soit un peu rapidement expédié, surtout qu’on sait immédiatement quelle est la menace qui pèse sur la tête de la jeune Samantha, à cause du carton d’introduction en début de film (et on ne se pose pas non plus la question de savoir si cette menace est réelle, vu que l’amie de Samantha se fait assassiner  très vite).

Donc sans être un chef d’œuvre, The House of the Devil est clairement le film le plus abouti formellement de son réalisateur, et donne envie de suivre sa future carrière avec intérêt.

Note : 6/10


Etats-Unis, 2009
Réalisation : Ti West
Scénario : Ti West
Avec : Jocelin Donahue, Tom Noonan, Mary Woronov, Dee Wallace

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