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Eric Woerth, très à cheval sur le conflit d’intérêt

Publié le 14 juillet 2010 par Citerne

D’après le Canard Enchaîné, Eric Woerth aurait aidé à finaliser la vente d’un domaine de l’ONF à une association amie, quelques jours avant son départ du ministère du Budget. Une vente qui pose de nouveaux problèmes au ministre en sursis.

L’affaire Woerth, c’est comme La (défunte) Samaritaine, tous les jours, il se passe quelque chose. Ce 14 Juillet ne déroge pas à la règle et l’on apprend ce matin qu’Eric Woerth a été mêlé à une vente contestée alors qu’il était ministre du Budget.

Le Canard Enchaîné révèle en effet, dans un article intitulé « Les procédés cavaliers d’Eric Woerth », que le ministre a « bradé » l’hippodrome de Compiègne, un terrain de 57 hectares au total, pour le plus grand bonheur de la Société des Courses de Compiègne, acquéreur du terrain. Le prix de la vente – 2,5 millions d’euros – est jugé « une vaste rigolade » par un élu UMP de l’Oise, alors qu’un magistrat de la Cour des Comptes précise qu’ « (il) aurait dû ajouter un zéro à ce prix ».

L’affaire a été menée tambour battant: le 16 mars dernier paraissait le décret imposant la vente à l’ONF, vente finalisée…le lendemain.

Or, le Canard souligne plusieurs irrégularités à cette vente.

Primo, le terrain appartenant à la forêt de Compiègne, surface supérieure à 150 hectares, cette vente aurait dû être soumise au vote du Parlement. Cet argument a d’ailleurs été utilisé par Bruno LeMaire, ministre de l’Agriculture, qui considérait cette vente comme illégale. Ce à quoi Woerth a répondu que la tutelle de l’ONF était exercée par son ministère, et qu’il pouvait donc agir à sa guise dans ce dossier.

Secundo, cette transaction, conclue de gré à gré, s’est par définition réalisée sans enchères, ni appel d’offres, ce qui est pourtant obligatoire quand l’acquéreur est une société de courses, d’après un jugement du Conseil d’Etat de 1979.

Tertio, la vente a été confirmée par Eric Woerth lui-même le 29 octobre, alors que la ville de Compiègne pouvait d’exercer son droit de préemption jusqu’au 16 décembre…La nature étant bien faite, le maire UMP Philippe Marini n’a pas exercé ce droit, privant sa commune une affaire en or.

Quarto, Woerth a aussi pris la liberté dans son courrier de contredire l’acte de vente, autorisant l’association à revendre des parcelles de leurs 57 hectares si opportunément acquis.

Mais à qui le crime profite ? Tous ces éléments nous poussent bien sûr à regarder de plus près l’identité du bénéficiaire de ces largesses. Or, il se trouve que le président de la Société des Courses est un certain Antoine Gilibert, familier de Chantilly, son hippodrome, et surtout son maire…Eric Woerth. Il dirige notamment France Galop, association où Florence Woerth a été coopté et au sein de laquelle on retrouve plusieurs actionnaires, ou leur famille proche, de la très sélect écurie Dam’s de Florence Woerth.

Une nouvelle accusation pour les Woerth, chez lesquels décidemment, le conflit d’intérêt ne vaut que s’il se pratique en couple.

Ironie du sort, le terrain en question se nomme « le champ de courses du Putois ». Une boule puante dont les Woerth se seraient certainement bien passé…

Eric Woerth, très à cheval sur le conflit d’intérêt



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