Intérimaire en détresse : Ma vie, Mon avenir [Festival Paris Cinéma]
Publié le 14 juillet 2010 par Diana
Disons-le toute suite, je suis particulièrement attirée par les documentaires. C’est avec un certain entrain que je suis allée découvrir
Intérimaire en détresse / Sonan furiita (2009) de et avec
Hiroki Iwabuchi (Seul documentaire que j’ai eu l’occasion de voir durant le festival, ayant eu « la chance » d’avoir raté
Live Tape !).
Intérimaire en détresse s’attarde sur le phénomène que l’on nomme plus communément les « furiita », emplois précaires - en intérim - sans couverture sociale et très mal payés. Dans ce documentaire, le réalisateur et narrateur se met en scène pour s’attaquer au système social japonais actuel. Caméra à l’épaule, Hiroki Iwabuchi expose son quotidien d’intérimaire et son désespoir face à un avenir sans lendemain. A travers un portrait, c’est l’image d’une jeunesse tout entière que le réalisateur met en exergue. On comprend le fatalisme d’une génération qui se saigne professionnellement dans l’instabilité et les préoccupations primaires : se trouver un logement, se nourrir et payer ses dettes.
Alors le sujet est noble certes, la volonté de l’auteur l’est tout autant. Néanmoins il y a dans ce documentaire un élément qui m’a déplu : sa structure, aussi bien narrative que visuelle. Disons que j’ai adhéré au fond sans en aimer la forme. Ce que je recherche dans le documentaire, je ne l’ai pas trouvé dans
Intérimaire en détresse, j’entends par là : la spontanéité, la force brutale non contrôlée, l’hésitation… En somme la mise à nu des sujets traités. Ici la mise à nue découle d’un montage trop travaillé, d’une narration trop calibrée. Je suis tiraillée entre la volonté d’adhérer à une cause qui me touche et la gêne provoquée par une structure trop propre. A mainte reprise je me suis demandée si j’étais devant du réel ou de la fiction ? Ce qui a manqué au documentaire c’est de la spontanéité, des temps morts, des instants ou le narrateur ne semble plus vraiment contrôler l’image saisie par l’œil de sa caméra (tiens ça me rappelle le sentiment que j’ai eu à la vision de
Portrait de famille au Festival Franco-Coréen 2009)
Au-delà de cela, il y a le fond. Alors il va sans dire que la dénonciation de Hiroki Iwabuchi est poignante et laisse un certain fatalisme sur l’avenir de cette jeune génération japonaise. Un portrait courageux et utile.
Diana