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Bettencourt et le Gotha, selon les Pincon-Charlot, le point sur l'affaire Bettencourt, pourquoi les riches sont riches, une philosophie économique à traduire dans une politique, la tribune de Thomas Piketty, note 4

Publié le 14 juillet 2010 par Jcgrellety
"Au-delà de l’évidente question du conflit d’intérêt avec le pouvoir en place, l’affaire Bettencourt illustre à la perfection plusieurs défis fondamentaux auxquels se trouvent confrontées les sociétés contemporaines : le vieillissement de la fortune ; l’importance croissante de l’héritage, évolution longue qui remet profondément en cause l’idéal méritocratique ; et, par-dessus tout, l’inéquité de notre système fiscal. «Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune», dit l’article 1 de la Déclaration des droits de l’homme. De toute évidence, le fait que Liliane, octogénaire, et sa fille Françoise, quinquagénaire, contrôlent le capital de L’Oréal et siègent à son conseil d’administration, n’est que de peu d’utilité pour l’économie et la société françaises. Ce ne sont pas des entrepreneuses : ce sont des héritières, des rentières, surtout occupées à se battre comme des chiffonnières. Un système fiscal rationnel, c’est-à-dire juste et efficace, fondé sur l’utilité commune, devrait en toute logique les taxer lourdement, de façon à ce que leurs titres soient progressivement vendus à des actionnaires moins riches et plus dynamiques. Or c’est exactement le contraire qui se produit. Certes, Liliane a annoncé fièrement qu’elle avait payé au total «397 millions d’euros» d’impôts sur ses revenus et sa fortune en dix ans. Sans s’en rendre compte, elle"

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