14 juillet : égalité, honneur et défilé

"Le jour du 14 juillet, je reste dans mon lit douillet,

la musique qui marche au pas cela ne me regarde pas..."  G. Brassens

Mais ce défilé du 14 juillet sur les Champs Elysées n'est pas exactement comme les autres, les militaires du pays marcheront toujours au pas mais en compagnie de 400 collègues de 13 pays d'Afrique, ex-colonies françaises, Compagnie des Amazones, femmes soldats de l'armée béninoise en tête.

Le site Journal du Mali.com remarque avec amertume : «Les enfants des tirailleurs sénégalais de la dernière guerre mondiale vont venir en spectacle là où on avait interdit la présence de leurs parents dans le groupe des soldats qui rentraient vainqueurs dans Paris.» Il faut rappeler que sur les 53 000 hommes des Forces françaises libres, 32 000 appartenaient aux troupes coloniales."

De nombreux médias africains voient en ce défilé, le symbole de la «Françafrique». dont Nicolas Sarkosy prétend dès qu'il en a l'occasion que ce temps-là est terminé. Il peine à convaincre par ses discours ce que les faits contredisent.

Pour le gouvernement français, il s’agit de célébrer le 50e anniversaire de l’indépendance des anciennes colonies. Cette invitation provoque de vives controverses en Afrique. A l’initiative de l’écrivain, alter-mondialiste et ancienne ministre malienne Aminata Traoré, une pétition circule contre cette présence des soldats africains à Paris. 

Depuis le début du mois, l’association Survie qui milite pour des rapports plus sains entre la France et l’Afrique, organise un trajet à vélo entre Lyon et Paris, menant à chaque étape des démonstrations contre le défilé d’aujourd’hui. Pour Survie il s'agit de protester entre autres, contre la présence de plusieurs des unités militaires qui  «ont du sang sur les mains en ayant participé aux massacres de leurs propres peuples» et qui sont «au service de dictateurs».

Mais Nicolas Sarkosy, au nom d'une égalité qu'il brandit à tout propos, vient d'aligner les pensions des anciens combattants africains sur celles de leurs homologues français. Son égalité aurait eu plus d'allure avec quelques mots d'excuses pour cette mesure tardive - c'est le moins que l'on puisse dire. 

Sans relever, une décision bon marché qui ravit les tirailleurs sénagalais encore vivants, on peut le comprendre, où peut bien se nicher cette fameuse égalité dans l'extrême difficulté des ressortissants africains à obtenir un visa pour venir se faire soigner, suivre des études, visiter des parents, dans les pêches à grande échelle pratiquées par les chalutiers français, le long des côtes africaines, les déchets radioactifs exportés au Sahara.... qu'en pense Jean-Christophe Ruffin débarqué de son poste d'ambassadeur à Dakar il y a peu pour propos déplacés.

Mais pas de mauvais esprit ce jour qui verra quelques nouveaux légionnaires venir grossir les rangs de l'honneur. La promotion du 14 juillet de la Légion d'honneur récompense en vrac Raymond Aubrac, Martin Bouygues, Isabelle Adjani, Mireille Mathieu....

 J'aurais mieux fait de rester sous ma couette !