Un jour, à15 ans, Balthazar a fait
L’école buissonnière
Balthazar
Se met en retard
Systématique
Quand il se rend
A son cours d’informatique.
Pourtant ses parents
Le réveillent toujours
Assez tôt. « Bonjour !»
Il les embrasse
Et rêvasse.
Ebouriffé
Il boit son café.
Piano-piano,
Grignote un pruneau.
Ceinture serrée,
Vissé, le béret
Lentement il sort.
Word
Attendra !
C’est extra :
Baltha branche son walkman,
Et flâne
Le long du quai
Malaquais.
Sur le parapet de grès,
Guilleret,
Il glisse les doigts, la paume.
-Sensation délicieuse,
Voluptueuse-
Il en oublie son diplôme.
Le voilà, un moment
Revenu au temps
De sa prime enfance,
En vacances !
Balthazar
N’arrive plus en retard.
A ses cours, il ne met plus les pieds,
Se contente des polycopiés.
On le comprend :
Son tyran
De prof,
Un ex-sous-off
Abruti,
Muni de sa barre d’outils
Lui met des dégelées
Sur les onglets.
Sitôt le dernier coup-kie
Porté par son instituteur,
Baltha, le computer
(D’origineYankee
Payé à prix d’or)
Fonce chez les pandores.
Là, il fait voir
Les touches bleu-noir
De son clavier déglingué
Et ses logiciels flingués.
Sur la main-courante,
Il dépose une plainte flagrante.
C’est alors qu’un des poulagas
Ne trouve pas
Baltha aussi net qu’il parait ;
Il reconnait
Même sa gueule.
Confirmation gougueule :
Au fichier, elle y figure, sa bouille.
Le poulet ouvre un dossier.
Il ordonne qu’on fouille
Balthazar, scié.
Dissimulées dans une manche,
Les enquêteurs
Chopent deux cartouches-couleur
Bourrées de poudre blanche.
Au fond de la poche-revolver,
Ils butent sur un caillou vert,
La belle émeraude
Passée de Suisse en fraude
Que ce rat devait offrir à sa souris.