C’est en janvier 2007 suite à une rupture professionnelle que démarre mon projet de création de société « Marie Carotte ».
Rapidement, je me suis rendu compte, que nombreuses étaient les personnes, qui avaient initiées pour les mêmes raisons.
Au cours de mon périple, j’ai rencontré des jeunes battants sortant d’école, jusqu’aux moins jeunes soulagés de leur responsabilité familiale et bien décidés à réaliser un vieux rêve.
Malgré tous ces profils différents, il est certain que tous ceux qui ont tenu sur la longueur avaient au fond d’eux, cette même lueur d’audace, accompagnée d’une touche d’inconscience et d’une très grande volonté.
Sur ce point, ne sachant jamais à quelle vitesse un projet risque d’arriver à maturité, je ne saurais que trop conseiller, de réduire son train de vie dès le départ et de se blinder face au regard des autres.
En effet, même si l’on a tous en tête, un parent, une connaissance, un ou une ami(e) ayant fait aboutir son projet rapidement, il n’existe malheureusement pas de règle dans ce domaine et question regard, j’ai aussi découvert que le soutien ou la désapprobation, ne viennent pas forcément de là où on les attend le plus.
Les gens ne misant que sur les gagnants, nous n’avons pas d’autres alternatives que de nous arracher les trippes, si nous voulons réunir un maximum de suffrage.
Et puis si c’était trop simple, cela ne serait pas drôle !
En dernier, il me fallait une idée.
Je pense, qu’il en existe une infinité, qu’il y en a de plus ou moins simples, mais pas de mauvaises et qu’elles sont, en cas d’échec, généralement mal exploitées.
Dans mon cas, celle-ci me semblait simple presque simple :
Créer des produits de décoration, imprimés de visuels colorés, pour décliner des univers décoratifs et proposer ceux-ci aux magasins de décoration.
J’avais envie de faire rêver les gens, rendre la décoration plus conviviale, plus attachante !
Accompagné dans ce projet sur la partie création par Valérie, ma femme, je nous voyais déjà en haut de l’affiche, comme nous dit, notre ami Charles Aznavour….
De formation commerciale, j’ai commencé mon cursus par « Audace ».
Lancé par D.Gesp (ancien président de l’association Nord Entreprendre) cette association a pour vocation d’initier à la création ou à la reprise de société.
Pendant deux mois et demi de formation avec une vingtaine d’autres audacieux, nous avons abordé de nombreux sujets, nous permettant, sans tabou, de découvrir et de s’imprégner de la vie quotidienne du chef d’entreprise, avec ses avantages et inconvénients.
Puis afin de réaliser les futurs visuels destinés aux produits, j’ai suivi une formation en graphisme, que j’ai immédiatement mise à profit pour décliner avec l’aide de Valérie, une première collection.
J’utilisais ensuite ces visuels pour lancer, les premiers prototypes, de mes produits et pour répondre à mon coté protectionnisme, je faisais exclusivement réaliser ceux-ci, en France.
Désolé, mais pour moi, créer des produits de qualité, de fabrication française et décliner des univers décoratifs accordés, restaient mes leitmotivs.
Harnaché de mon pouf, de mes cadres en lin, de mes tentures, de mes panneaux muraux décoratifs et de mes médaillons Pvc (produit nouveau que l’on pourrait assimiler à un sticker de luxe pouvant s’utiliser sur tous supports et d’une grande résistance), je débutais par une première étude de marché que je faisais sous forme de petite réunion amicale.
Je demandais bien entendu aux personnes de se lâcher au maximum sur les produits afin de pouvoir tirer des conclusions pertinentes.
Je profite d’ailleurs de cette occasion pour les remercier encore.
Cela m’a permis de corriger un certain nombre de chose quant à l’acceptation des designs et des visuels et revoir aussi certains points qualitatifs.
Fort de ces premières informations, je redéveloppais une gamme originale et commençais la vente auprès des magasins.
Si la commercialisation ne me faisait pas peur, je n’avais pas forcement bien appréhendé certains points, comme l’inexistence de fichier répertoriant les magasins et surtout que chacun ayant un style différent, cela me rendait les recherches plus complexes et m’obligeait à changer mes plans en ajoutant des agents commerciaux et donc des coûts de structure supplémentaires.
Par ailleurs le droit d’entrée, dans un incontournable et grand salon parisien (Maison et Objets), restait très difficile et onéreux.
J’ai eu enfin la chance et de rentrer en contact avec différents incubateurs et de réussir à convaincre le CFK (Incubateur de projet d’entreprise des écoles : ESC Lille, l’école d’ingénieur de Lille et l’ENSAM) grâce au travail accompli, de m’accompagner sur mon projet.
Avec le recul que m’apportaient les ventes, en ces périodes de crise et au vu de mon plan de commercialisation, ceux-ci m’ont aidé à refaire une étude de marché plus conséquente, devant nous apporter des précisions quant à l’acceptation des produits, leurs niveaux tarifaires et leurs canal de distribution.
C’est donc grâce à ces informations plus précises que j’ai remis en cause mon business model.
En effet, dur en ces temps de crise, de lancer une marque, en cumulant les intermédiaires, tout en respectant son éthique de « fabrication Française » !!
Deux solutions s’imposaient de fait :
-faire fabriquer à « Pétaouchnoc » pour réduire les coûts de production, mais cela engendrait d’autres contraintes et surtout un cas de conscience pour moi !
-Réduire les coûts de commercialisation en supprimant certaines marges intermédiaires.
Aujourd’hui, force est de constater que pour pouvoir continuer à produire en France il faut, soit être une grande marque de luxe, soit avancer des arguments écologiques ou éthiques.
De toute façon, ayant des coûts de production élevés, cela ne peut se faire qu’à des tarifs soutenus.
Mais grâce à internet, on peut aussi proposer en direct, de la création et de la fabrication française à des prix très raisonnables, tout en restant réactif et rapide, du fait de la proximité.
Découvrez : marie-carotte.fr