14 juillet 1995

Il y a 15 ans, à 0h08, naissait dans le plus grand secret, pendant une nuit orageuse où il y avait des éclairs, de l’orage, une pluie diluvienne, dans une clinique toulousaine, une petite fille. Notre petite fille. Nous avons choisi un prénom très court vu que son nom de famille comporte trois syllabes. Les noms à rallonge, très peu pour nous. Quoi que l’homme voulait appeler sa fille, Geneviève. Désolée, si je me répète, j’ai déjà dû l’écrire. Enfin, cela n’a pas été Geneviève. Ouf, j’ai tenu bon.

Un prénom en M, et c’est pour cela et surtout parce qu’elle grandit que je l ‘appelle Mademoiselle. Alba voulait savoir pourquoi sur ma critique de son livre lorsque je parlais des rapports entre mère et fille. Je n’ai jamais pensé à la Grande Mademoiselle qu’est Gabrielle Chanel, mais Mademoiselle, cela permet de lui donner un statut, au lieu de toujours dire ou écrire ma fille. Un statut de grande même si question taille, elle est assez petite à son grand désespoir.

Donc, 15 ans.

15 ans d’amour. 15 ans qui ont passé à une allure folle. Toutes les années ont défilé. Dommage de ne pas pouvoir arrêter le temps, mais maintenant c’est une entrée en seconde qui se profile pour aller vers l’âge adulte. Restent les souvenirs et les photos qui nous permettent de nous rappeler et surtout de nous rendre comptes des changements morphologiques.

Une relation fusionnelle car je n’ai jamais voulu la laisser partir. Elle est toujours restée avec nous, sauf ce mois de juin où elle est partie 15 jours, mais je la laisse prendre ses décisions en matière de scolarité. Même si notre relation est fusionnelle, je sais qu’elle partira et si elle le peut, les études se feront à Paris. Donc, ce sera le grand envol vers la vie professionnelle.

Du statut de bébé, enfant, adolescent, et pour finir par celui d’adulte. Une fille dont tout le monde se rappelle par sa gentillesse, sa bonté, qui, même si elle ne fait  pas de bruit (quoique depuis un an, cela a changé) laisse une trace de son passage.

Pas de crises graves à déplorer. Un caractère qui s’affirme et qui a tendance à copier le mien. Les chiens ne font pas des chats.

Dans 15 ans, (ouh là, pas si vite, car alors là, je serais une vieille pomme toute ridée, plus près des 60 que des 50), j’espère que nous aurons toujours cette relation privilégiée. Une mère, une fille qui sera peut-être devenue mère à son tour. J’aimerais qu’elle conserve en mémoire, que malgré nos coups de gueule (il y en a eu très souvent), des pleurs (aussi), de la joie (beaucoup), nous sommes à tout jamais liées.

Peut-on avoir une relation d’amies ? Je ne sais pas. En tous les cas, ce sera toujours mon bébé, je la soutiendrai, je la conseillerai (si elle a besoin), elle sait que nous seront toujours là pour elle où que nous soyons, où qu’elle soit (seule ou accompagnée).

BON ANNIVERSAIRE MADEMOISELLE

15 ANS QUI N’ONT ETE QUE DU BONHEUR

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