Dans Le Nouveau Courrier n°40 du 09 juillet 2010, le journaliste Théophile Kouamouo avait écrit un édito intitulé : De vous à moi : Forfaitures d’ici et de la-bas. Dans ce billet, il faisait un parallèle entre l’affaire Woerth en France et l’affaire Tagro en Cote d’Ivoire. L’ironie de l’histoire, est que lorsque le procureur Tchimou le garde à vue pour la publication des informations jugées confidentielles, il crée un autre parallèle entre « ici et la-bas ».
Le quotidien qu’il dirige a publié ce mardi (et a promis d’autres éléments toute la semaine) des informations issues des conclusions de l’enquête que le procureur a remis au président de la république en fin juin. Lisez la 1e partie du dossier ici
Il y’a eu en France, une affaire où le journal en ligne Mediapart avait publié des infos sur des enregistrements clandestins réalisés chez la milliardaire Liliane Bettencourt. Ces enregistrements indexaient de façon inconfortable le ministre français Woerth. Aucun journaliste de Mediapart n’a passé la nuit en prison le lendemain.
Lorsque la milliardaire et son gestionnaire de fortune ont porté plainte pour violation de la vie privée et exigé le retrait de ces infos du site de Mediapart, aucun journaliste n’a passé la nuit en prison
Lorsque dans un rebondissement le journal a cité un témoin qui aurait évoqué le nom du président français parmi les personnes qui recevaient les enveloppes de la part de la famille Bettencourt, aucun journaliste n’a passé la nuit en prison.
Bien au contraire, La justice française a estimé qu'«ordonner le retrait des documents servant de fondement à la publication d'informations légitimes et intéressant l'intérêt général reviendrait à exercer une censure contraire à l'intérêt public, sauf à ce que soit contesté le sérieux de la reproduction, ce qui n'est pas le cas en l'espèce».Forfaitures d’ici et de la-bas… Les informations publiées sont elles classées « secret défense » ? Quel est son véritable mobile ? Qu’est ce qu’il sait du journalisme d’investigation ? Qu’est ce qu’il sait de la liberté de la presse ? Cet homme de droit accorde t-il un sens à ces notions ? Je m’interroge… Vivement que Théo et ses gars retrouvent la liberté.