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La Palestine au pied du mur de Robert Berthier

Publié le 13 juillet 2010 par Florian @punkonline

La Palestine au pied du mur de Robert BerthierCe livre réunit deux textes de René Berthier écrits en 2004. Le premier texte s'intitule "Mort de Yasser Arafat". C'est l'occasion pour l'auteur de faire un bilan des années d'Arafat à la tête de l'OLP (Organisation de libération de la Palestine, qui regroupe des organisations Palestiniennes) ainsi que de l'Autorité palestinienne. Et le bilan est très mitigé pour ce leader charismatique de la résistance. Après la première Intifda (1987-1993), Arafat était le seul négociant palestinien crédible aux yeux d'Israël. Berthier nous montre qu'afin de plaire aux Israéliens et espérer avoir une Palestine indépendante, il a accepté de nombreux compromis sans rien avoir en retour de la part des dirigeants sionistes. Arafat leur a laissé la souveraineté économique alors que les Palestiniens géraient ce qui était d'ordre social. Dans ce conteste, il était impossible^pour la Palestine de s'émanciper puisqu'elle reste entièrement dépendante d'Israël.
Dans le second texte (Le mur), Berthier traite de l'expansion sioniste sur les territoires palestiniens par le biais de ses colonies. Ces colonies ont pour but d'être des avant-postes Israeliens, mais servent surtout à mettre en exil la population palestinienne en grappillant le plus de territoires possible. Cette colonisation n'a jamais cessé sous les différents gouvernements qu'il y a eu, malgré les promesses. Le but avoué par certains sionistes d'extrême droite, et même de droite, est d'expulser les Arabes vers les pays voisins et de n'avoir qu'un seul État : Israël. Certains veulent même s'approprier des terres de Syrie, de Jordanie et d'Irak. Autrefois sur les pièces de monnaies israéliennes, on pouvait voir l'État d'Israël plus grand que les frontières admises. Leur volonté d'expansion était clairement affichée.
Dans ce texte, on découvre aussi l'arrivée des Juifs en Israël qui ont acheté des terres et chassé les Palestiniens autochtones tout en embauchant ceux-ci pour les travaux agricoles. Au fil des ans, des lois expropriant les Arabes ont été mises en place afin que ces derniers aillent an Palestine où dans un pays voisin. Au lieu d'utiliser le terme déportation, les dirigeants Israeliens préfèrent utiliser le terme de "transfert"...
Un livre très riche en informations, non relayées par les médias de masse. Il laisse un goût amer, puisque malgré ce que l'on peut entendre sur le "processus de paix", il n'y a en fait aucune volonté sincère de la part des Israéliens pour que la situation change. L'expansion incessante des colonies israéliennes et l'attaque récente de la flotille de la liberté ne laissent guère de place à l'optimisme.
Je profite de ce sujet pour mettre en lien un article paru dans le Monde Diplomatique d'août 2008 écrit par l'historien israélien Shlomo Sand : Comment fut inventé le peuple juif.  En voici l'introduction :
Les Juifs forment-ils un peuple ? A cette question ancienne, un historien israélien apporte une réponse nouvelle. Contrairement à l’idée reçue, la diaspora ne naquit pas de l’expulsion des Hébreux de Palestine, mais de conversions successives en Afrique du Nord, en Europe du Sud et au Proche-Orient. Voilà qui ébranle un des fondements de la pensée sioniste, celui qui voudrait que les Juifs soient les descendants du royaume de David et non — à Dieu ne plaise ! — les héritiers de guerriers berbères ou de cavaliers khazars.
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