Okay, je sais, j’avais écrit il y a un peu plus d’un an un billet sur le tome 1 (L’empire caché) où je faisais état d’un doute sur cette saga. Et pourtant me revoilà avec le T2. Mieux encore, les 3 et 4 sont sur ma Pà L (Pile à Lire). Alors quoi ? J’aurais changé d’avis ? Oui et non. D’une part, les Space-Operas sont assez rares, surtout à une telle échelle et j’ai beaucoup de mal à trouver de la SF qui me plaise vraiment actuellement. D’autre part, j’avais dis que je lui donnerai une autre chance à cette saga des sept soleils. Malheureusement, je n’arrive pas à me convaincre d’avoir bien fait. Étonnant non ?
Je le maintiens : Kevin Anderson a une sacré imagination et sa saga se déroule à une échelle complètement dingue, englobant une multitude d’évènements, de personnages et de lieux. Il pourrait presque en découler une impression de fouillis. Presque. D’ailleurs, si, un peu, quand même.
L’auteur a fait le choix d’alterner ses points de vue à chaque chapitre, en focalisant sa narration sur un personnage différent à chaque fois. Le hic, c’est qu’en introduisant certains personnages, parfois sur des chapitres très courts, cela donne l’impression de vouloir noyer le lecteur.
Par exemple, alors qu’on connaissait déjà Zahn ‘nh, fils aîné de Jora’h, dans le premier tome, on découvre soudain l’existence de son aîné, Thor’h et des autres Attitrés, frère de Jora’h. Or, ces nouveaux personnages ildirans sont presque tous l’antithèse de la moralité que l’auteur s’était évertué à donner à ce peuple durant “L’empire caché”. Redoutable !
Un autre : les chercheurs Colicos ont disparu. Hop, l’auteur sort de son chapeau le fils des Colicos : Anton. Sorte d’historien qui va soudain avoir la faveur d’étudier la Saga auprès des meilleurs remémorants. Et quelques chapitres passés en compagnie d’Anton ne nous permet que de nous étonner de la présence de ce gars dans ce récit. Anderson n’aurait-il pas pu se priver de ce point de vue supplémentaire ? Mystère.
Pour continuer à broyer du noir…
L’auteur nous invente soudain des entités, genre forces élémentaires, au moins aussi anciennes que la forêt-monde… qu’il se permet, au passage, de rebaptiser d’un nouveau nom les “Verdanis”. Ces entités (feu et eau !!!) auraient déjà combattu les hydrogues dans le passé. Quel dommage que cela réduise du coup la singularité de la forêt-monde ! Les arbres de Théroc perdent (pour le moment) de caractère atypique puisqu’au moins les wentals (eau) disposent de la capacité du thélien.
Quant à ce qui se passe sur Terre, malheureusement, on ne connaît toujours rien de la population. On a que la vision d’en haut, par le roi Peter et le Président Wenceslas. Là haussi, c’est un peu frustrant : comment vit réellement le peuple alors que la guerre les contraient à avoir peur, à se rationner ? Quelques brèves incursions dans les colonies ne parviennent pas à donner un aperçu de la condition humaine.
Vous trouvez peut-être que j’ai trop descendu la saga ?
Mmmmoui, pas faux.
Et pourtant, j’ai les deux tomes suivants !
Je tente une explication :
Comme je le disais plus haut, la saga des 7 soleils n’en reste pas moins une magistrale leçon de Space-Opera de part le nombre de races, de planètes et d’intervenants. Parce qu’il y a des complots politiques, des batailles rangés, quelques technos et mystères sympas… des intrigues de cours, etc etc. Et même si l’on sent les influences profondes de Kevin Anderson (Star Wars, Dune : là , c’est flagrant), on ne peut lui ôter d’avoir réussi à monter un univers d’une taille incroyable. Il tient les rênes de son histoire, sait où il va et mène de front des dizaines de personnages principaux. En soit, c’est une prouesse.
Mine de rien : c’est addictif !
Curieusement, même si j’ai encore plus de chose à redire contre cet épisode, j’ai pris plus de plaisir à le lire que le premier. Certainement, à cause de l’exploration de l’univers et de ses incroyables richesses.
Bientôt, les autres tomes : tempête sur l’horizon et soleils éclatés.
Lien de l’auteur chez Bragelonne.
Lien sur Wikipédia.
Lien sur le billet du tome 1.